Moulin de Houraing

Moulin à eau attesté en 1089, 1181 et 1275 (Vieil rentier d'Audenarde) au lieu-dit "Houraing".

Le pape Lucius confirme à l'église de Cambrai la possessionns de ses biens, 31 décembre 1181: "ecclesiam de Lessines et duas partes totius ville cum districtu, tam in terris quam in aquis et molendinis et silvis; alodium de Olrem (Ourhaing à Lessines) cum districtu, tam in terris quam in aquis".
Le 31 octobre 1265, sentence arbitrale sur un différend au sujet du bois de Lessines et du moulin d'Ourhain, entre le chapitre de Cambrai et dame Alix d'Audenarde.

Dans le Vieil rentier d'Audenarde en 1276:
"En la rue des Prés, en allant vers Deux-Acren, Marin le tordeur (Marins li torderes) doit 80 livres d'huile, trois sous et trois chapons de son tordoir, de sa maison et d'un fossé qui se trouve outre le "sauvoir" près d'un courtil que tient l'hôpital.
Au Pierroit, en costé le voie del molin d'Ourehaing (le moulin d'Ourhaing).
A Ourhaing, Marin le tordeur, cinq livres d'un brue (marais), à côté de son tordoir sur la Dendre. Le tordoir Marin le tordeur, deux cents livres d'huile, à Houraing.
Dans les prés d'Ancre (affluent de la Dendre): le moulin d'Ancre, quatorze muids. L'Ancre, du moulin d'Ogy au moulin d'Ancre, soixante sous.
A propos de la Dendre, le rentier cite le moulin d'Isières, celui de Baiart, celui de Petignies, à Papignies et celui d'Acren.
Le moulin de Lessines rapporte cinquante muids.
"Ce sont les droitures des Moelins de Lessines"
"On meut a dix wit une" (au dix-huitième).
De ving-sept vassaux, le sire d'Audenarde en a dix-neuf et l'église de Notre-Dame de Cambrai, les huit restant. De la mouture d'écorce ou de brai, les deux parties ont à l'avenant. Item le sire d'Audenarde en est meunier et il met meunier ("mougnier") à sa volonté et "par tou doit il sui martiaus, kieules et fusiaus".
De même des nasses et des anguilles qu'on y prend le sire a, de neuf anguilles, cinq et l'église quatre. Et ils mettent des nasses à l'avenant de ce qu'ils prennent d'anguilles.
De la meule ("moele"), de neuf deniers le sire en met cinq et l'église quatre. De la "voiture" (transport) de la meule, le sire paie le tiers et l'église deux-tiers. Des bois ("mairien") et de la voiture jusqu'en la pièce de terre le sire paie le tiers et l'église les deux tiers. Le sire doit mettre le bois en oeuvre et l'église non. Item, du fer, tel que bandes, agraffes, clous et des dépenses "et de tout chou ki bos espaignes" paie le sire le tiers et l'église les deux tiers. De même, les grands fers, à moitié; de même des maisons.
Cette partie du Vieil rentier est datée de septembre 1284.
Un dessin représente une vanne et une roue à aubes.

On voit encore certaines fondations du pont et des moulins d'Ourhaing, près de la ferme Pevenage le long de la Dendre.

Les moulins de Lessines furent détruits complètement en 1303; on dut remettre en état ceux d'Ouraing en attendant leur relèvement dans la ville; ce qui demande plusieurs années.
Depuis le 14e siècle ils n'ont pas quitté l'emplacement antérieur qu'ils avaient repris.

En 1363, le comte de Hainaut, héritiier des Sires d'Audenarde, possédait les moulins de Lessines, en partage avec le chapître de Cambrai. Jean Piérart et Pierre, son frère, ont pris à cens les moulins de Lessines, pour trois ans, à commencer du 1er mai 1363, dont ils rendaient annuellement au comte de  Hainaut, pour sa part, 79 muids, et 3 rasières de blé.

En 1368-1369, tous les bois qui étaient chus de la tour du château de Lessines quand les Flamands l'eurent brûlé et abattu, furent assemblés en la motte du château en on en fit une maison aux moulins de Lessines et un pont à Pétignies (Papignies). Les moulins sont dits le grand mouliln et le petit moulin de Lessiens. Le châpitre de Cambrai paie les deux tiers et le comte le tiers des dépenses. Les nouveaux fermiers des moulins entrèrent en leur cense aux octaves du jour Saint-Martin.

De Grart Plichart et de Colar le Cambier, pour le moulage de leurs brais fait aux moulins de Lessines depuis la Saint-Jean 1368 jusqu'aux octave du jour Saint-Martin en novembre 1368, où les dits moulins furent donnés à cense, le comte eut pour sa part 4 livres 15 sous 6 deneirs, tandis que le chapitre de Cambrai recoit les 8/27 de la recette.

Daniel de l'estrée et Piérart dou ponchel ont pris à cens les moulins de Lessines, des octaves du jour Saint-Martin 1368 pour le prix de 65 muids de blé dont le comte reçoit 45 muids 4 rasières quartier et demi.

Jean Rogier, pour les deux moulins qu'il tient à cense de la Saint-Jean 1387 pour le prix de 90 muids de blé l'an, dont la part du compte est de 19 vaisseaux sur 27, soit 63 muids deux rasières.

1389-1390. Du receveur d'Enghien pour une "noire muelle" qu'on avait ôtée du petit moulin de Lessines parce qu'elle n'y pouvoit venir à présent, 20 francs et demi dont le comte eut pour les deux tiers lui revenant: 18 livres 18 sous 6 deniers oboles tournois.

Ouvrages faits aux moulins de Lessines, où l'on a mis deux nouvelles muids pour 63 livres 10 sous 8 deniers. "Pour 2 blanckes muelles mettre à moulage au petit moulin à Lessines environs le tousssains de ce compte 2 rasières de blet, part monseigneur une rasière un quartier de blet".
Travaux en 1450-1452.

1409: De Jehan le mounier pour les moulins de Lessines - trois ans depuis 1408 - par an 144 muids de blé; le chapitre de Cambrai a 8 vaisseaux sur 27 et le comte 19, soit 101 muids deux rasières.

1472: "rue du molin", aujourd'hui encore rue du Moulin.

Octroi pour la reconstruction en 1715.
Dans les années 1930, l'historien Jules Dewert a encore identifié certaines fondations près de la ferme Pevenage, le long de la Dendre.

Jules DEWERT

Archives départementales du Nord, à Lille, Fonds de la cathédrale de Cambrai (acte de 31.10.1265).
Duvivier, "Hainaut ancien", p. 637 (acte de 1181).
Th. Lesneucq, "Histoire de Lessines", 2e édition, p. 29, avec une vue des moulins en 1725.
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Canton de Lessines". Bibliothèque d'Etudes Régionales, Bruxelles, 1938, n° 42 (Annales du Cercle archéologique d'Ath, t. 24, p. 311-349);
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987;.
S. Blancquart, J.M. Cauchies, M. Duhaut & R. Duhaut, "Vieux moulins de chez nous... " Annales du Cercle d'histoire de l'entité lessinoise, III, 1988, 2 vol.: 481 + 311 p.
G. Bavay,"Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif" - Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, p. 391.