Moulin de l'abbaye de Sainte-Waudru

Moulin à eau lié au barrage de la Trouille.

En 1171, Bauduin V, comte de Hainaut, déclare que Marie de Saint-Germain a donné à l'église de Sainte-Waudru la troisième partie du moulin de Jemappes, des terres de Quévy, etc.

Le 16 février 1248 (n.s.), sentence arbitrale sur le différend qui existait entre la maison de Saint-Ladre de Mons et Jacques de Condé, au sujet de l'aumône faite à cete maison par le père et la mère du di Jacques, et consistent en une rente de deux muids de blé à prendre au moulin de Jemappes. "Il muis de dur blet a prendre au molin de Jemapes en le partie que sire Jackemes et dame Maroie devant dis i avoient".

Les arbitres décidèrent que la maison de Saint Ladre devait prendre les deux muids de blé aux termes suivants: quatre rasières de blé dur, du jour de Pâques fleuries au jour du blanc jeudi, quatre rasières dans les huit jours précédant la Saint-Remi, et quatre rasières dans les huit jours qui précèdent la Noël. Il y eut encore un compromis en 1305, une sentence arbitrale en 1317.

Au 13e siècle, la nomination du meunier appartenait au seigneur, le Chapitre de Sainte-Waudru. Mais ses tenanciers lui présentaient trois candidats sur l'un desquels devait se porter son choix.

En 1278-1279, l'église de Mons a toute justice au moulin de Jemappes. Elle reçoit des héritiers du moulin cent sols par an, 50 à Noël, et 50 à la Saint-Jean. Ses tenanciers lui présentent au jour Saint-Jean de chaque années, trois meuniers parmi lesquels l'église en hoisit un qui lui semble suffisant. Si aucun des trois ne la satisfait, elle peut choizir tel meunier qu'il lui plaira.
L'église a encore en ce même moulin, de l'aumône de Mademoiselle de Biévène, qu'elle acquit de Syron de Condé et de Colin, son frère, 10 livres 6 sols 8 deniers blancs. Pour cette partie elle ne doit pas contribuer aux frais ni rien payer pour écluses et elle a justice en l 'eau (la  Haine) qui fait mouvoir le moulin."

Le 23 avril 1283, déclaration des dépenses faites par le Chapitre de Sainte-Waudru pour le moulin de Jemappes "à refaire les ventailles de Gamappes ... nuef vins et nuef livres quinse sols et siet deniers tournois" (189 l. 15 s. 7 d. t.). Encore pour le cens que le chapitre devait du moulin de Jemappes: "del an mil deux cens sissante et dise nuef, quinse livres et quatre vins deniers blans". Idem en 1280, 1281 et 1282. Somme de ces cens: 61 livres 6 sols et 8 deniers blancs, dont il reste à payer: 41 l. 18 s. 8 d. blancs.

Existait encore en 1900 (carte postale).

Jules DEWERT

Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Arrondissement de Mons", Annales du Cercle d'histoire et d'archéologie de Baudour, t. 4, 1939, p. 1-202.
Bulletin de la Commission royale d'Histoire, 4e série, t. 8, p. 423 (acte de 1171)
Chartes de Sainte-Waudru, t. 8, p. 18 (acte de 1171), t. 1, p. 529 et 626 (aces de 1248, 1305 et 1317), t. I, p. 393 (actes de 1280, 1281, 1282, 1283)
Léo Verriest, "Polyptique du Chapitre de Sainte-Waudru de Mons, Annales H.E.B., t. 38, 1912, p. 170-171.
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
G. Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut", Mons, Hannonia, 2008 (Analectes d'Histoire du Hainaut, tome XI).
Gosseries Alphonse, "Souvenirs historiques sur les moulins domaniaux de Mons et de la banlieue", Mons, Dequesne-Masuillier & Fils, 1901, in -8, 105 p. (Annales eu Cercle archéologique de Mons, XXX).