Moulin à vent de Chalon

Lettres patentes de Charles II, du 4 janvier 1680, accordant à Pierre Chalon, maître-charpentier à Mons, de pouvoir ériger un nouveau moulin à vent à Jemappes. Pierre Chalon avait obtenu l'érection de ce moulin pour le terme de douze ans, au rendage de cinquante livres l'an.

Par un nouvel octroi du roi du 11 mars 1710, il a obtenu le dit moulin pour le terme de vingt-quatre ans au rendage de deux cents livres l'an, dont le premier paiement se fera à la Saint-Jean-Baptiste 1712. En 1732, il est colocataire avec le sieur Belhomme.

Criée du 28 septembre 1711: de la part de Maurice et Pierre Chalon du moulin à Jemappes, de la maison au pied du moulin et un journel, à entrer au premier octobre prochain, pour deux ans, à condition de payer pour vins, vingt écus, de relivrer au dire d'experts, de payer quatre-vingt livres tournois pour l'amoindrissement de chaque pouce de meule, avec la diminution des harnats travaillant. Demeuré à Jean Chalon, à 1110 livres (compte des domaines de Mons).

Criée du 17 juillet 1713, le moulin de Jemappes est deumeuré à Jerome Hot et Jean Stocart, à 1450 livres tournois.

Criée du 29 juillet 1716, Jean le Roy, meunier du moulin à vent de Frameries, reprend ce moulin et celui de Jemappes, à 3300 livres, aqux devises de la criée de 1716.

En 1719, il reprend le moulin de Jemappes pour trois ans finissant en octobre 1722, à 2800 livres l'an.

Le Roy refait bail pour trois ans, le 15 septembre 1722, à 2600 livres plus 50 couronnes pour vins et dix écus pour frais.

Dans un mémoire produit en 1710, les magistrats de Mons disent que tous les moulins banaux de S.M. dépendant du domaine de Mons auraient été engagés à la dite ville par lettres patentes du 24 juillet 1649, que du temps de cet engagement il aurait été pour le service du public un moulin à vent situé entre les villages de Cuesmes et de Jemappes, tant pour les habitants de ces lieux que pour ceux de Frameries, de Quaregnon et du Pâturage; que la dite ville jouit de ce moulin jusqu'à ce que par ordre du duc d'Aremberg il aurait été démonté en 1677, que ce moulin ayant été rétabli en 1683, brûlé en 1691, rebâti en 1698 et ruiné en 1709, la recette du domaine engagé en aurait porfité pendant tout le temps qu'il aurait subsisté.

La recette du domaine engagé à profité du moulin de Jemappes avec la maison en 1630 jusques y compris 1634 et en 1662 jusqu'à 1667.

En 1710, octroi à Pierre Chalon pour les deux moulins à vent à Jemappe et à Frameries pour 24 ans commençant à la Saint-Jean-Baptiste 1712, et pour 400 livres de Hainaut, annuellement pour les deux, à condition de retourner à Sa Majesté au bout du terme de l'octroi. Lui ou ses héritirers ou ayant cause devront livrer les moulins et maisons en bon état et particulièrement les meules, savoir les gisantes de cinq pouces et les courantes de sept pouces et si moins y avait de remplir la diminution à raison de 50 florins de chaque pouce.

Pierre Chalon en aurait revendu la moitié à son frère Maurice Chalon qui les aurait construits "avec des rapichenures et de tout ce qu'il y auroit de plus mauvais bois dans le Packhuys de Maurice Chalon aux Ecoliers et que le maître charpentier qui les auroit travaillé auroit dit qu'il n'y auroit pas eu moyen de construire des moulins avec de si mauvais bois et qu'il n'avoit pas été possible de le travailler".

Le moulin existait toujours en 1836.

Jules DEWERT

Devillers, Inventaire des Archives de l'Etat, à Mons", p. 42, n° 14 (Annales du Cercle Archéologique de Mons, X) (octroi de 1680)
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Arrondissement de Mons", Annales du Cercle d'histoire et d'archéologie de Baudour, t. 4, 1939, p. 1-202.
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
G. Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut", Mons, Hannonia, 2008 (Analectes d'Histoire du Hainaut, tome XI).