Moulin des Mottes

Le moulin des Mottes était un moulin à vent en bois à farine, au hameau des Mottes.

Il faisait partie du domaine. Il s'élevait sur une éminence au hameau des Mottes, au-delà des limites de la Seigneurie, et en conséquence était enclavé dans les terres de  Hainaut, mais les seigneurs prennent soin de déclarer que là ils ont toujours exercé leurs droits féodaux.

Voici comment Marguerite de Ghistelles s'exprime dans l'acte de vente de 1409: "Sy avons che devant dit fief et seignourie de Granmez vendu y compris ung moulin à vent appartenant à la seignourie de Granmez lequel est en Haynault dedens la paroche de Grandnez avoecq tout ce qui appartient audit moulin et le fief et héritage où le dit moulin est gisant avoecq toutes telles seignorie et franchise comme audit moulin appartient et sert."

Sur ce moulin Roger de la Woestine assigna le 13 janvier 1422 (vieux système), une rente au profit de son fils Gilles. Les manants étaient tenus de faire moudre leurs grains au moulin du seigneur, sous peine de confiscation du grain et des sacs. L'occupeur recevait son salaire en nature et les clauses du bail indiquaient le tantième qu'il devait retirer des grains livrés à la mouture.

Le moulin fut renversé par un ouragan en 1606 ("lequel fut abattu par impétuosité de grand vent le lendemain de grand pasques" 1606. C'est l'ouragan qui est rappelé par le fameux chronogramme: OMNIA CADUNT. Le moulin fût réédifié sur place en 1607.

La règle posée ne paraît pas avoir été rigoureusement observée par les intéressés. Sur plaine des gens de Grandmetz, le meunier Philippe Fébvrier dut paraître en cour le 4 novembre 1664. Là le lieutenant bailli lui enjoint de ne prendre qu'un litre et demi de chaque hotteau de blé apporté au moulin et deux litres lorsqu'il prend les grains à domicile. Fébvrier fait serment de servir ses clients suivant les conditions à lui imposées par le bail. Toutefois pour éviter les récriminations qui s'élèvent que les clients augmentent leurs boisseau d'un litre et demi ou de deux litres qu'il retiendra avant la mouture pour son salaire. La proposition de ce-pince-sans-rire le laissait à l'aise pour d'éventuelles retenues supplémentaires.

En 1676, transporté à Chapelle-à-Wattines (moulin du Trieu) "à cause de la grande guerre". Un autre source mentionne: le moulin fut transporté à Chapelle-à-Wattines par ordonnance du souverain du 18 juin 1739.

Jules DEWERT & Gérard BAVAY

Zie verder: Chapelle-à-Wattines, Moulin du Trieu

Gérard Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif", Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008, p. 599.
"Moulins en Hainaut", Mons, Hannonia / Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
Achille Genard, "Les moulins. (Généralités. Les moulins de l'entité de Leuze-en-Hainaut)", Cercle d'Histoire et d'Archéologie de Leuze-en-hainaut (C.H.A.L), bulletin n° 6, février 1997, p. 11-17.
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Tome V. Arrondissement de Tournai", Zulte, Hof ter Weeden, 1981, p. 89.
J.-B. J. Croquet, "Historie de Grandmetz (Hainaut)", Lille, 1930, 8°, 216 p. (Société des Etudes provinciales de Cambrai, Receuil 32).