Vieux Moulin

Moulin à eau dit "Vieux-Moulin" ou "Moulin Lefort", sur la Sennette, à la rue Lefort. Des vestiges des vannes sont encores présentes sur le cours de la rivière (chute assez modérée). Le bâtiment etait à l'abandon depuis les années 1970, avait subi d'irrémédiables altérations et est maintenat presque disparu...

Le Vieux Moulin à eau de Marche se situe sur le cours de la Senette, à une centaine de mètres en amont de l'église du village. Il trouwe place de cette manière à la limite de la petite agglomération villageoise.

Le Vieux Moulin se situe à quelques dizaines de mètres en aval du confluent de la Sennette et du ruisseau du Boulan (petit affluent de gauche). Sa position en un point de resserrement de la vallée faisant suite à un assez important élargissement est caractéristique des moulins à barrage.

Les traces d'une assez large zone d'inondation dans le secteur des prairies d'amont correspondent probablement à l'extension d'une ancienne retenue d'eau. Le moulin serait posé en longueur sur le côté aval du talus du barrage. L'assiette de la voirie qui longe le moulin pourrait correspondre à un ancien gué traversant le cours d'eau à l'endroit (propice) de la "basse rivière".

Le 11 juillet 1616, les mayeur et gens de loi de Marche-lez-Ecaussinnes attestent que le moulin à vent à ériger à Familleureux ne pourra pas nuire à celui de Marche qui appartient aux archiducs Albert et Isabelle, car il n'a pour le faire marcher que certaines sources et petites fontaines, de sorte qu'en éte il ne peut moudre que durant une heure ou une heure et demi par jour.

Le 1er juillet 1616, le meunier, Guuillaume de la Vingne, qui appose son "signe manuel": une anille de moulin, atteste que, par suite de la grande sécheresse de 1615, il a été envrion huit mois sans moudre peu ou point, notamment depuis mai jusques y compris le mois de décembre, sans moudre du tout, ce qui tourne aux incommmodités des circonvoisins, n'ayant aucuns moulins plus proches que d'une lieue, hormis celui de la place de Seneffe, qui est aussi le plus souvent moulant peu de chose ou point. Et pour cette année il n'a moulu aucun grain depuis envile commencement de juin jusqu'à cette date (du 1re juillet) "ne prétendant encore mouldre jusques à bonne espace ne soit le grand changement de temps".

Engagement fait par Sa Majesté au conseilller Grise en 1628.
Au baron de Riffart, comte d'Yve (Ittre) en 1789.

Un portique fait de grands monolithes de pierre calcaire coupe la rivière à hauteur du moulin. Il supportait trois vannes autrefois utilisées pour faire monter l'eau en amont du moulin. La vanne la plus proche du moulin servait à mesurer l'admission d'eau sur la roue de ce dernier. Le déversoir (ou seuil) qui supportait le portique est encore bien identifiable.

Du moulin proprement dit, il ne reste aujourd'hui que quelques murailles largement écroulées. On reconnaît toutefois, sur le pignon établi contre le lit de la rivière, la position de l'ouverture par laquelle passait l'axe de la roue (de ventre). La base de ce pignon fait apparaître un parment de pierres assisées et ciselées. Au-dessus du niveau de l'axe de la roue, des moellons leur succédaient sur une hauteur de trois mètres. Ce sont des briques, enfin, qui terminaient la partie supérieure des murs.

Un corps de logis était construit dans le prolongement du moulin. Il était lié à une grange quant à elle toujours conservée à l'heure actuelle. Cette grange, d'une construction très ancienne, était sans doute initialement liée à l'exploitation du moulin.

Jules DEWERT & Gérard BAVAY

Archives générales du royaume à Bruxelles, Conseil des Finances. Cour brpulée, n° 170 A (1615-1616)
G. Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif", Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008, p. 359-360.
"Moulins en Hainaut", Mons, Hannonia / Bruxelles, Crédit Communal, 1987.