En vue de l'établissement de la distribution publique d'eau dans la ville de Mons, des travaux importants sont menés dans la seconde moitié du 19e siècle. Ces travaux, qui s'accompagnent du détournement de la Trouille, se traduisent notamment par la construction d'un château d'eau au sommet de la butte et d'une "machine à eau" dans le bas de la ville.

Le site choisi pour cette machinerie se trouve au point où le cours ancien de la Trouille (au moment où elle s'apprêtait à pénétrer dans "l'intra-muros") s'interrompt pour céder la place à un itinéraire nouveau tout entier étabi dans "l'extra-muros". C'est là, sur l'alignement du nouveau boulevard, qui sera établie la machine élévatoire dite communément "machine à eau". Il ne s'agit certes pas d'un moulin mais, malgré tout, d'une forme d'utilisation moderne de l'énergie hydraulique, dans le contexte de la Révolution industrielle. On peut y associer un équipement du même type connu à Soignies sous le nom de machine élévatoire de Biamont. On peut encore y associer, quoique sur un tout autre plan, les ascenseurs hydrauliques du canal du Centre.

Le bâtiment de la machine à eau est construit sur le modèle d'un grand halle industriel très largement vitré. Le bâti symbolise de cette manière la clarté et la pureté de l'eau tout autant que les conquêtes nouvelles des architectures "révolutionnaires" de verre et de fer. Se plaçant en cela dans le droit fil de la physionomie traditionnelle des moulins, la machine à eau s'inscrit en même temps de plain pied par rapport au boulevard mais aussi, au niveau de ses "caves", de plain-pied avec le lit voisin de la Trouille.

Gérard BAVAY

Ce hall industriel est le seul vestige de la machine qui alimentait Mons en eau potable dés 1871, année du détournement de la Trouille.
Construit en métal et en verre, d'aprés les plans de l'architecte Hubert et de l'ingénieur Celi Moullan, il contenait une impressionnante machinerie faite de pompes, tuyaux et canalisations dont le principe était de refouler l'eau du niveau de la vallée jusqu'aux réservoirs communaux aménagés dans le square du château.
La machine à eau reste le témoignage des préoccupations sanitaire et hygiénique nées à Mons dans les années 1865-1970.
Elle marque le passage du systéme médiéval d'alimentation en eau par les puits, fontaines et pompes à main, au systéme moderne de distribution d'eau, par fonctionnement de pompes aspirantes et foulantes.
L'eau qui alimentait Mons provenait des sources de la Valliére et du Trou-à-Souris à Spiennes, la Trouille servant uniquement de force motrice au moteur hydraulique.
Cette innovation sur le plan domestique changea totalement le mode de vie des Montois habitués à quérir l'eau à des puits ou fontaines, situés à plus d'une centaine de métres des habitations. Elle s'est réalisée dans la continuité d'un progrés urbain : l'introduction en 1828 du gaz de ville pour éclairer les boulevards et les rues nouvelles.
Ces deux changements furent rendus possibles grâce à la démolition des fortifications, qui dégagea des terrains et au détournement de la Trouille dont le rôle stratégique d'alimentation des fossés était alors dépassé.
La machine à eau a été restaurée au début des années nonante et accueille depuis différentes activités culturelles.

Jean-Paul VINGERHOED, Corroy-le-Grand

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De Machine à Eau werd gebouwd in 1871 en werkte tot in 1962 met een turbine, waarna de inhoud verdween. Het gebouw zelf werd in 1977 beschermd als monument, zorgvuldig hersteld en door de stad Bergen gebruikt als ontmoetings- en tentoonstellingsruimte.

Karel Broes, "Pompwatermolens", in: Molenecho's, XXXII, 2004, nr. 3, p. 298;
Nathalie de Harlez-de Deulin e.a., "Les ouvrages hydrauliques", Alleur, 1997.
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Arrondissement de Mons", Annales du Cercle d'histoire et d'archéologie de Baudour, t. 4, 1939, p. 1-202;
Jacques Vandewattyne, "Inventaire des moulins du Hainaut. Arrondissement de Charleroi - Arrondissement de Mons - Arrondissement de Soignies", Hainaut-Tourisme, n° 118, juli 1966, p. 139-144;
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987;
Robert Desart, "Les Moulins à Eau du Hainaut et des Flandres", Soignies, Lemaire, 1968, p. 46.
G. Bavay, "Inventaire", p. 285, ill.
Aimé Smeyers, in: Molenecho's, 2009, nr. 2, p. 112.