Eind 1874-begin 1875 vroeg landbouwer Arnould Joseph Mauclet de toestemming om een cichoreimolen op te richten, aangedreven door het ater, op de beek genaamd de Gobiévau, op de plaats van twee vroegere hoogovens te Laneffe. De toestemming werd hem verleend op 21 maart 1875 door de gemeentelijke overheid van Laneffe en op 13 augustus 1875 door de Bestendige Deputatie van de provincie Limburg.
De molen was echter al in 1874 in gebruik genomen. Na zijn overlijden in 1884 zetten zijn kinderen de uitbating verder. In 1917 legde Vital Mauclet de chicoreimolen stil; hij legde zich nog enkel toe op de landbouwuitbating. Het gebouw bestaat nog, maar het waterrad en de inrichting zijn verdwenen.
Architecte ’intérieur, Ameline Miloen vit depuis 2009 dans l’ancien moulin à chicorée qu’elle a rénové pour qu’il conserve son authenticité. Passionnée par les vieilles pierres qui racontent une histoire, Ameline Miloen est originaire de la région du Centre. Son compagnon de l’époque est liégeois et ils se mettent à la recherche d’un bien de caractère plus ou moins à mi-chemin entre la région de l’un et celle de l’autre.
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Le moulin à chicorée
Arnould Joseph Mauclet
Arnould Joseph Mauclet, propriétaire de l'emplacement des deux hauts fourneaux de Laneffe, fils de Jean Joseph Mauclet et de Anne Donot, est né à Biesmerée le 4 janvier 1816 (22) et il y a épousé le 6 avril 1839 Lambertine Mouchet, aussi née à Biesmerée le 11 avril 1816.
Il exerce la profession de forgeron en 1839, celle de journalier en 1845 et celle de surveillant de travaux en 1854.
Cinq enfants naissent à Biesmerée:
Louis Joseph le 8 octobre 1839,
François Joseph le 21 mai 1841,
Adèle Gillaine le 5 septembre 1845,
Marcelle Joseph le 23 mars 1851,
Vital Joseph le 26 mars 1854.
La famille Mauclet vient habiter à Laneffe dans la maison achetée le 29 septembre 1855 qui était occupée par le régisseur des hauts fourneaux appartenant à Joseph Amand.
Arnould Joseph Mauclet se rend acquéreur avec François Petit, lors de la vente publique du 24 janvier 1870 à la requête de Louise Masson, épouse de François Crochelet fils, d'un pré au lieudit «Gobiévau» contenant 61 ares 4 centiares pour le prix de 3.125 francs.
Arnould Joseph Mauclet prendra deux tiers à l'est contigus à son bâtiment et François Petit l'autre tiers (23).
Arnould Joseph Mauclet, qui est cultivateur et non plus surveillant de travaux, introduit une requête fin 1874-début 1875 par laquelle il sollicite l'autorisation d'établir un petit moulin à chicorée, mû par une roue hydraulique, sur le ruisseau dit de Gobiévau, sur l'emplacement des deux anciens hauts fourneaux de Laneffe. Autorisation lui est accordée le 21 mars 1875 par l'administration communale de Laneffe et le 13 août 1875 par la Députation permanente de la Province de Namur (24).
Le moulin est construit et mis en activité en 1874 (25) et son propriétaire en poursuit l'exploitation, avec l'assistance de trois de ses enfants, jusqu'au 2 décembre 1884, date de son décès à l'âge de 68 ans, laissant à ses cinq enfants une maison avec dépendances (moulin à chicorée), terres, bois, pâtures d'une contenance totale de 5 hectares 33 ares 99 centiares, estimés à 8.015 francs, valeur de leur achat (26).
Quelques jours après le décès de leur père, Louise Mauclet, épouse de Paul Thomas, journalier, demeurant ensemble à Laneffe, et François Mauclet, boucher, demeurant à Couillet, vendent, le 8 décembre 188427 à leurs soeur et frères, Adèle Mauclet, célibataire, Marcel et Vital Mauclet, fabricants de chicorée, tous trois demeurant à Laneffe, tous leurs droits consistant en deux cinquièmes indivis dans les biens situés au territoire de Laneffe et comprenant tous les immeubles provenant de la succession de leurs père et mère, à savoir:
1. bâtiment comprenant deux demeures, grange et fournil, un autre bâtiment comprenant moulin à chicorée avec tout son matériel, écuries, toits à porcs et toutes leurs dépendances quelconques, aisances entre ces bâtiments et, sur le côté, chemin conduisant de ces aisances à la grand'route de Charleroi à Philippeville 28, jardins, terres en culture, pâtures, broussailles, bois et terrain inculte, le tout formant un ensemble contenant environ 5 hectares 50 ares,
2. une pâture contenant 1 are 24 centiares.
La cession est faite et acceptée pour un prix calculé à raison de 12.000 francs pour la totalité des immeubles, soit 4.800 francs pour les droits des vendeurs, lesquels 4.800 francs sont versés par les acquéreurs.
Le moulin à chicorée est exploité en association par Adèle, Vital et Marcel Mauclet avec une petite exploitation agricole et un rucher.
Adèle Mauclet décède en célibat à Laneffe le 31 décembre 1901. Par testament du 28 février 1885, passé devant le notaire Alfred Lefèbvre à Walcourt, elle lègue tous les biens qu'elle délaissera au jour de son décès à ses frères Vital et Marcel qui demeurent avec elle, chacun par moitié.
L'actif de la succession est composé du tiers indivis d'immeubles sis à Laneffe, de meubles et de créances commerciales. Il comprend une maison, une fabrique de chicorée qui, depuis 1904 est mue à la vapeur et non plus à l'eau, avec tout son matériel, des terrains et bois, le tout estimé à 7.878,23 francs. Le passif (dettes commerciales et dettes personnelles) s'élevant à 1.385,40 francs, le montant net de la succession est de 6.492,83 francs (29).
Les deux frères Mauclet, Vital et Marcel, devenus propriétaires par moitié des biens familiaux, continuent à fabriquer et vendre de la chicorée.
Un mois avant son décès qui survient à Laneffe le 17 mai 1910, Marcel Mauclet, qui est célibataire lègue la totalité de ses biens à son frère, Vital, par acte passé le 18 avril 1910 devant Maître Fernand Cambier, notaire à Walcourt. Il charge son légataire universel de verser une somme de 2.000 francs à Valentine Ciselet, veuve de François Mauclet, sa belle-soeur, et à ses neveux et nièces qui se partageront cette somme par parts égales.
Les biens de la succession, c'est-à-dire la moitié du patrimoine familial, n'ont pas varié. L'actif s'élève à 9.843,43 francs, le passif à 2.714,81 francs et le reste net à 7.128,62 francs (30).
Vital Mauclet devient ainsi seul propriétaire de la maison, du moulin à chicorée, des terrains et bois sis à Laneffe d'une superficie totale de 5 hectares 24 ares 75 centiares. Il arrête la fabrication de chicorée dans le courant du premier semestre 1917 pour se consacrer exclusivement à l'exploitation agricole. Le bâtiment devient sans destination (31).
Georges DEREINE
(22) Dans l'acte de son mariage, il serait né le 5 mars 1815.
(23) A.E.N., Protocoles notariaux, n° 8577, acte n° 16.
(24) A.E.N., Archives provinciales, n° 1580.
(25) A.Ca.N., Commune de Laneffe, Année 1874, Mod. 220.
(26) A.E.N., Enregistrement et Domaines, n° 4888, Année 1885. Déclaration de succession n° 224.
(27) Etude de Maître B. Cambier à Walcourt, Minutier du Notaire Alfred Lefèbvre, Année 1884, n° 359.
(28) Le sentier n° 34, de 1,20 mètre de largeur, traverse le terrain sur lequel sont construits en 1844 le haut fourneau et les fours à coke. Ce sentier, dont le fonds appartient au propriétaire, est une servitude de passage. (Province de Namur, Service technique, Bureau de l'Atlas, Commune de Laneffe, Planche 2).
(29) B.E.W., (Bureau de l'Enregistrement à Walcourt), Bureau de Walcourt, Déclarations de succcessions,
Année 1902, n° 134 du 20 juin 1902.
(30) B.E.W., Bureau de Walcourt, Déclarations de successions, Année 1910, n° 107 du 5 novembre 1910.
(31) A.Ca.N., Commune de Laneffe, Année 1917, Etat Mod. 220.
Literatuur
G. Dereine, Hauts fourneaux et moulin à chicorée de Laneffe (1826-1917), in: Le Guetteur Wallon, 72e jg., 1996, nr. 1, p. 19-28. Georges Dereine: "Quand, à Walcourt, tournaient les roues à eau", Namur, à compte d'auteur, 1990, 304 p., ill., cartes. Vincent Pinton, "Laneffe: Ameline fait revivre le moulin à chicorée", L'Avenir, 23.02.2016.
Overige foto's
Oude prentkaart (coll. R. Van Ryckeghem, Sint-Andries)
Laneffe (Walcourt), Namen
