Moulin du Champs de la Garde

Le Moulin du Champ de la Garde ou moulin du Corps de Garde était un moulin à vent en bois à farine au lieu-dit "couture dite du Corps de Garde", le long de la route d'Erbisoeul (chemin Neuf de Mons). Le site du Champ de la Garde se trouve à un kilomètre au sud du centre du village et présente un élévation d'une dizaine de mètres par rapport à ce dernier.

Le 22 mai 1789, octroi pour l'érection d'un moulin à vent à moudre grains à Martin Hulin, demeurant au village de Marcq, en Hainaut, sur la couture dite du "corps de garde", à charge de neuf rasières de froment.
Charlez de Vrequem a fait remarquer que, de l'ensemble des pièces et titres qui lui ont été produits, le moulin à vent d'Herchies appartenant au comte d'Egmont est banal et qu'il y aurait à craindre un procès si le suppliant se mettait en devoir de bâtir un moulin à Herchies en suite d'octroi que Sa Majesté n'accorde jamais au préjudice d'un tiers.

Le comte prétend que le droit de banalité est attaché aux trois moulins de sa pairie de Lens (Herchies, Lens, Jurbise). Mais le fiscal de Hainaut a interpelé le mayeur et les échevins du village pour savoir si le moulin du comte à Herchies état banal ou non. Ils ont répondu qu'ils n'avaient aucune connaissance de cette banalité, mais qu'ils savaient très bien que plusieurs habitants de ce village allaient faire moudre à Siraut et à Erbisseul et qu'ils ont même vue le meunier de Chièvres "quêter monées" dans leur village.

Du Cornet, l'homme d'affaires du comte, remit au fiscal plusieurs pièces anciennes desquelles il résultait clairement que Herchies faisait partie de la baronnie de Lens et que son moulin est un des trois banaux, avec Lens et Jurbise; de plus trois attestations des sergeants de la dite terre, desquelles il résultait qu'ils avaient "calengé" plusieurs meuniers qui s'étaient avisés d'y venir quêter monnées.

Du 22 août 1791, acte à coucher sur copie authentique de la requête de Martin Hulin, accordant au suppliant une prolongation d'un an à prendre cours de la date du présent acte pour l'érection de son moulin à vent à moudre grains et à tordre huile au village de Herchies, sur la couture dite du corps de garde, lui accordée par octroi du 22 aoüt 1789. "Il y aurait eu, dit-il dans sa requête, trop de risques pour lui à entreprendre la construction de son moulin pendant les troubles qui sont survenus".

Démoli vers 1880.

Jules DEWERT, Victor FIEVEZ

Archives
Archives générales du royaume à Bruxelles, Conseil du gouverment général, liasse 1159, farde 1154, n° 2.
Archives générales du royaume à Bruxelles, Conseil des Finances, carton ancien n° 787 (octroi d'érection, 22.05.1789)
Archives générales du royaume à Bruxelles, Conseil des Finances, n° 1932 (acte de prolongation, 22.08.1791)

Ouvrages
Ph. Vandermaelen, "Dictionnaire géographique de la province de Hainaut", Bruxelles, 1833.
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Arrondissement de Mons", Annales du Cercle d'histoire et d'archéologie de Baudour, t. 4, 1939, p. 1-202.
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
Gérard Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif" - Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008.