Moulin de Montauban

Le moulin de Montauban était un moulin à vent en bois à farine.
On le voit sur la vue du Roeulx dans les albums de Croy.

Il se trouvait à la rue Saint-Joseph. Il se dressait à l'extrémité de la crête qui, s'alignant du sud)ouest vers le nord-est, vient longer le site da la ville du Roeulx en s'en rapprochant là à moins d'un kilopmètre. Cette crète sépare, au sud, deux affluents de la Haine et, au nord, des affluents de la Senne (d'une part) et de la Sennette (de l'autre). C'est dite l'importance de ce relief singulier.

"Ermelz de Berlaimont, mosnier à présent demorant au moulin au vent du Roeulx a pris à ferme pour six ans de Claude de Croy, comte du Roeulx, etc. le moulin et huiline au vent appartenant à mon dit seigneur, estant deseure la ville du Roeulx, avecq la maisonnette, jardins et edifices, prochains, auquel moulin, avecq celuy à eau de Ville-sur-Haine, doivent aller moudre les manants de la ville, terre et comte du Roeulx. L'an 1612, le (..) (copie de bail).
Idem, le 22 novembre 1640, d'Eustache de Croy, Jenne Bouillart, vefve de feu Hermés de Berlaimont et Jacques de Berlaimont, son fils, âgé de 38 ans.
Idem, le 2 mai 1659, mise à cens pour trois ans du moulin à vent, puor commencer la nuit saint-Jean-Baptiste, prochain. Demeuré à Jacques et Jean Deberlaymont, frères, présentement mosniers du dit moulin à vent du Roeulx, au prix de trente muids chacun an, savoir un tiers de froment et deux de seigle.
Idem, le 10 janvier 1717, Catherine Legros, veuve de Hermès Berlaimont.
Elle devra moudre au seizième.
Anne-Michel Decamp, veuve de Joseph Berlaimont, a repris pour six ans du duc de Croy, le moulin au vent du Roeulx, le 6 février 1754.
Idem, à la même, pour six ans, à dater du 1er octobre 1759.
Idem, la même, pour six ans, à dater du 1er octobre 1765 (bail du 20 octobre 1764).
Idem, à dater du 1er octobre 1771 (bail passé au château du grand Roeux, ce 12 octobre 1770).
Idem, à dater du 1er octobre 1777.
Tous ces baux furent produits dans l'acte d'opposition de la marquisse de Lede, née princesse de Croy, contre l'érection d'un moulin à Maurage.
Elle voulait prouver que les habitants de Maurage étaient soumis à banalité vis-à-vis des moulins à vent du Roeulx et de Ville-sur-Haine

En 1763, le moulin à vent, tenu à ferme par la veuve de François Berlermont, valait alors au seigneur 1050 livres en argent, trois muids de méteil qui se distribuaient à trois gardes des bois, 24 livres pour les épingles de la duchesse et un cochon gras.

Du moulin de Montauban il ne subsite rien, sinon un relief correspondant à la butte artificielle que les photographies anciennes montrent à la base du moulin.
On peut toutefois observer à l'emplacement précis où se trouvait le moulin une croix rappelant le souvenir d'une jeune fille tuée par l'aile du moulin au 18e siècle. Les croix d'occis peuvent ainsi apparaître comme des témoins concrets et matériels de l'histoire et du patimoine des moulins.

Jules DEWERT & Gérard BAVAY

Archives générales du royaume à Bruxelels, Conseil des Finances, carton 789 (érection d'un moulin à Maurage)
Annales du Cerclé archéologique de Mons, XXII, p. 204.
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987;
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Arrondissement du Mons", Annales du Cercle d'histoire et d'archéologie de Baudour, t. 4, 1939, p. 1-202 (p. 154-155).
Gérard Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif" - Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008.