Moulin de Jurbise

Le Moulin de Jurbise était un moulin à eau. Il se trouvait à la rue du Moulin à Eau (autrefois "Vieux Chemin" de Lens à Mons), sur le ruisseau de Masnuy, une des sources de la Dendre, à l'aide d'un réservoir. C'est au sortir de Jurbise, à 500 mètres à l'ouest de l'église, que le moulin se trouvait.

Il existait de "temps immémorial".
Dans l'Ancien Régime, il appartenait au comte d'Egmont.
Le moulin est attesté dès les environs de 1650. En 1736, le comte d'Egmont le présentait comme "un des plus anciens du Hainaut", relevant de la seigneurie de Rumigny au moins dès 1391.

Le Moulin de Jean Montiny, fermier du moulin de Jurbise, remonque Mr. Huet, receveur de la terre de Lens, au comte d'Egmont, le poursuit au rendage entier de 1719 sans tenir compte de la grande sécheresse de mai à décembre qui l'a empêché de moudre et à obligé les manants de Jurbise, Masnuy, Erbisoeul, Erbaut et autres à aller moudre à Lens. Il réclame une grande modération de son rendage qu'est de 450 livres et trois raisières de seigle à l'église de Jurbise.

Loué 530 livres en 1755.

Un octroi de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche du 11 octobre 1769 accorde à Hugues-François Cottel (où Collet), fermier par emphytéose du moulin à eau à moudre grains de Jurbise, appartenant au comte d'Egmont, d'y conserver un second tournant à deux roues, moyennant une reconnaissance de dix livres.

Il avait ajouté ce second tournant au mois de novembre 1768, pour se prêter au désir des habitants. Il a dû faire quelques augmentations qui consistait en un moulage pour les brais à brasser ainsi que pour la nourriture des bestiaux et en un autre couple des meules des pierres bleues pour le froment, parce que les nouveaux moulins construits par des particuliers à Masnuy-Saint-Pierre, à Masnuy-Saint-Jean et à Erbisoel attenans au terroir de Jurbise et très proches l'un de l'autre sont respectivement assortis d'un pareil moulage pour les froments, qu'un semblable moulage en pierre bleue a été adjouté au moulin d'Herchies et tout récemment à celui du bourg de Lens.

En 1789 le moulin existaot "de temps immémorial" et appartenait au comte d'Egmont.  Pour le second tournant à deux roues, il faudrait une reconnaissance de trente livres au profit de Sa Majesté.

Le 17 août 1860, le meunier Luis Dekoker demandait l'autorisation d'installer une machien à vapeur dans son moulin. Le moulin à eau et moulin à vapeur ont coexisté.
En 1887, la sucrerie de la rue du Culot et le moulin font partie de la même propriété acquise par Charles Michelet.
Le moulin, un temps laissé à l'abandon, a été démoli pour permettre le passage d'une conduite menant à la station d'épuration située vers Erbaut.

Disparu avant 1930. Des murs de moellons cantonnent la chute d'eau, mais empêchent la localisation de la roue. Un massif situé sur le côté rive gauche de la chute est un vestige du moulin. On garde également la trace d'un ancien "bief de retenue" dit aussi "grand vivier" ou "étang" en amont du moulin.

Jules DEWERT, Victor FIEVEZ & Jean DUGNOILLE

Archives
Archives générales du Royaume à Bruxelles, Chambre des Comptes, n° 853, f° 274 (octroi de 1769)
"Jadis", V, 1901, p. 42 (acte de 1719)
Archives générales du Royaume à Bruxelles, Conseil des Finances, n° 1881 (octroi de 11.10.1769)

Ouvrages
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987;
Gérard Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif" - Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008.