Moulin de Goegnies

Le moulin de Goegnies-Chaussée se situe à la rue de la Chaussée, n° 79, sur la Wampe, très près des sources de cette dernière puisque la rivière ne se trouve ici qu'à trois kilimères seulement de son point de départ.

En 1739 et 1789, il était la possession du duc d'Havré.

Les Archieves de l'Etat à MOns possèdaient cinq procès-verbaux de remise du moulin à eau, appartenant au duc de Croy et d'Havré, dans sa seigneurie de Goegnies-Chauissée, dressés en 1732,1735, 1738, 171 et 178.

Tres précisément, le moulin de Goegnies-Chaussée se situe au point de rencontre de la chaussée romaine (qui joint Bavay à Cologne) et de la Wampe. Le lien entre le moulin et la chaussée est concrétisé par le fait que le barrage servant à assurer l'alimentation du moulin coïncide avec l'assiette de l'ancienne voie romaine. C'est donc manifestement sur l'assiette de la chaussée que le barrage a été construit. On remarque toutefois une légère irrégularité de l'alignement de la chaussée à l'endroit du barrage. Ce "dévoiement" correspond au fait que la chaussée n'est évidemment pas parfaitement perpendiculaire à l'axe du cours d'eau. Le barrage "rectifie" les choses en déformant quelque peu l'axe de la route et en venant couper le cours de la Wampe selon un angle droit.

On ne peut que s'interroger sur le mécanisme par lequel un moulin s'est installé justement à cet endroit. Une meilleur connaissance de la conception originelle de la chaussée serait utile en ce sens. La problématique de la traversée des cours d'eau par les grands axes de la période romaine est en effet mal cernée. S'il est certain que les constructeurs de la chaussée n'ont pas choisi (ou, à tout le moins, voulu) ce pont de traversée, il est probable qu'un minimum d'aménagement dut être apporté en vue du passage des convois. Un empierrement est très vraisemblable, voire une levée formant déjà déversoir.

Quoi qu'il en soit, le lieu est resté point de passage à travers les siècles et l'on vu un jour l'opportunité d'aménager, dans le cadre de la mise en place d'un moulin, la section correspondant à la traversée du cours d'eau. Ainsi est apparue une structure de type barrage (ou pont barrage?). C'est de cette manière que l'on aboutit à un barrage qui est aussi l'assiette d'une route. Même s'il n'est pas romain, le pont-barrage de Montignies-Saint-Christophe en est typologiquement fort proche.

La mise en place de la chausée-barrage a évidemment pour effet de constituer une réserve d'eau en amont du barrage, en l'occcurrence ici sur le territoire français (puisque, de plus, la chaussée matérialise la frontière). Rien ne subsiste actuellement de la retenue d'eau, hormis le fait que le fond de vallée s'est complètement rempli d'alluvisons en amont du moulin. A cet égard, la comparaison entre le côté retenue d'eau et le côté moulin est très significative, la corniche du moulin se trouvant pratiquement sous le niveau actuel de la chaussée et de la prairie qui la borde vers l'amont.

Le barrage de Goegnies-Chaussée a une longueur de 150 mètres. Sa hauteur, dans la partie centrale, dépasse les 3 mètres et atteint peut-être, au plus profond du vallon, les 5 mètres. Il s'agit donc d'un ouvrage assez considérable. Un mur de moellons garnit le côté réservoir". Un déversoir de trois vannes, récemment "rénové, est visible à l'extrémité "est" du barrage. Encadrée de pierre, une vanne (sans doute destinée à l'alimentation du moulin) est encore visible sur le côté "retenue d'eau" de la "digue".

Comme c'est le cas dans les situations de pont-barrage, le moulin s'appuie contre la face aval de la levée de terre. Dans le cas présent, il constitue un volume de plan rectangulaire placé longitudinalement par rapport à la route, à hauteur du milieu du barrage. Il est couvert d'une haute bâtière à petites croupes avec coyaux. La cour du moulin se trouve vers l'aval du bâtiment et révèle la vraie importance de ce dernier. Le rez-de-chaussée visible côté barrage correspond en effet à l'étage côté cour, ce qui souligne encore la hauteur du barrage.

Le moulin de Goegnies-Chaussée apparaît de cette manière come une bâtisse remarquablement édifiée et présentant en outre un bon état de conservation.

Le bâtiment est millésimé 1766 par ancrages (côté barrage et vorie, ce qui indique bien la volonté de voir la façade principale de ce côté). Des baies à piédroits harpés rehaussent cette façade.

Côté cour, la façade arrière et percée de baies du même type. Au-dessus d'un soubaissement de moellons, le"rez-de-chaussée" donne accès aux caves à peine enterreées et sans doute aussi à d'anciennes étables. Les percements y sont plus rares. Par contre, ils pontuent pratiquement toutes les travées à l'étage.

Un second bâtiment se place à l'est de cette grande bâtisse; Il a été prolongé vers l'arrière par une toiture en appentis.

Le cours d'eau passe aujourd'hui en laissant le moulin sur la gauche.

En aval du moulin, le ruisseau dévale rapidement le relief assez abrupt d'un vallon qui s'encaisse progressivement.

Jules DEWERT & Gérard BAVAY

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Deze molen staat getekend op de Ferrariskaart van ca. 1775 (online-kaartnummer 55, Havay). Het gebouw draagt het jaartal 1766.
Op de Kadastrale Atlas van P.-C. Popp (ca. 1860) vinden we de "Moulin à eau à farine" op sectie A74 in het bezit van Deghislage, Léopold, meunier, Goegnies-Chaussée.

Aimé SMEYERS

Devillers, "Inventaire des Archives de l'Etat, à Mons", p. 143
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Arrondissement de Mons", Annales du Cercle d'histoire et d'archéologie de Baudour, t. 4, 1939, p. 1-202
G. Bavay (coord.), "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif", Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008, p. 299.
"Moulins en Hainaut", Mons, Hannonia / Bruxelles, Crédit Communal, 1987.