Moulin Vandenhaute
Huissignies (Chièvres), Wallonië, Henegouwen
- Naam
- Moulin Vandenhaute
- Ligging
- rue des Hauts Arbres 16
7950 Huissignies (Chièvres)
sur la Hunelle
cadastre section B 596
Wallonië - Henegouwen
- Geo positie
- 50.562382, 3.758450 (Google Streetview)
- Eigenaar
- Privaat
- Gebouwd
- voor 1176 / 19de eeuw
- Type
- Bovenslag watermolen
- Functie
- Korenmolen
- Kenmerken
- Bakstenen gebouw
- Gevlucht/Rad
- Bovenslagrad (verwijderd)
- Inrichting
- Verwijderd, molensteen tegen de voorgevel
- Toestand
- Ingericht als woning
- Bescherming
- niet
- Molenaar
- Geen
- Openingstijden
- Niet toegankelijk
- Database nummer
- 1865
Karakteristiek
Beschrijving / geschiedenis
Deze watermolen op de Hunelle werd al vermeld in 1176, als een bezitting van de abdij van Vicoigne. Later behoorde de molen toe aan de opeenvolgende heren van Huissignies.
Op de Kadastrale Atlas P.-C. Popp (ca. 1860) vinden we deze "moulin à eau" op Sect. B 596 in het bezit van d'Arenberg, duc Prosper-Louis, propriétaire, Bruxelles.
In 1960 werd het malen gestopt. Het gebouw is nu ingericht als woning en is niet toegankelijk voor het publiek. De inrichting is verwijderd. Er staat nog een molensteen tegen de voorgevel.
Lieven DENEWET & Aimé SMEYERS
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Le moulin de Huissignies est un moulin à eau sur la Hunelle.
Ce moulin seigneurial (Prémontrés de Vicoigne puis seigneurs de Huissignies), existait déjà en 1176.
En 1150, le comte du Hainaut possède l'entièreté du territoire d'Huchegnies.
En 1176, Baudouin V, Comte de Hainaut, cède sous certaines réserves le quart du territoire de Hunchegnies à l’Abbaye de Vicoigne (située à Raismes près de Valenciennes).
En 1224, Gauthier de Ligne, Seigneur voisin, fait également une donation à la même Abbaye, mais en 1264, l'Abbaye de Vicoigne fit un échange avec les Seigneurs du Roeulx, qui possédaient de grands biens près de Vicoigne près de Valenciennes.
C’est entre 1176 et 1264, que les moines de cette abbaye firent construire un moulin à eau en leur «Seigneurie et Terres de Hunchegnies». Il est implanté en un lieu dit « Baudouin prés » sur les bords de la Hunelle.
Pour activer la roue force hydraulique, on élève un barrage pour provoquer une chute d’eau et pour donner au cours d'eau un débit suffisant, les moines de l'abbaye de Vicoigne modifient le cours d’eau en amont, depuis la tannerie de Beloeil sur une distance d’un kilomètre en supprimant les méandres.
A proximité du moulin, il y avait deux viviers dont les produits étaient réservés aux Prémontrés de Vicoigne (Ordre de chanoines).
L'abbaye de Vicoigne possédait donc à Hunchegnies un moulin actionné par un courant d'eau (Hunelle) et flanqué de 2 viviers, ce qui amena Gauthier de Ladeuze, dont la Seigneurie se trouvait en aval de Huissignies à souscrire en 1233, un règlement d’eau fixant la hauteur du seuil du moulin et de celle de ses vantaux; le texte de cet accord est conservé dans les archives de l’Abbaye de Vicoigne à Lille.
La pêche fut réservée aux prémontrés de Vicogne dans la limite de leurs biens propres et ils s'engagèrent à ne créer en amont, ni étang, ni vivier, à payer cens et rentes pour les terres qu'ils rachèteraient sur Ladeuze, et à laisser à Gauthier de Ladeuze la haute justice sur ce territoire.
Voici l'accord passé en 1233 entre Gauthier Wale de Estrepi, Sire de Ladeuze, et l'église de Vicoigne (Cartulaire de l'abbaye de Vicoigne conservé aux archives du nord à Lille sous la côte 59H97, Numérotation XXVII):
"ke li sucle et li ventaille del moelin ke l'église de Vicoigne a Huceignies demoreroient de cele hauteté et de cel point ke ils estoient al jor. Ke il (les arbitres) disent jor dit ki fu lendemain de la feste Saint Nichaise, sauf ce ke les ventailes ki estoient depeciet pooent li segnor de Vicogne refaire de la hauteté des autres et le sucle et les ventelles poent ils refaire de cele hauteté a lor volonté et de cela hauteté doije avoir la mesure se je vuel et il aussi. L'escluse de lvivier d'une part et d'autre del moelin poet l'église agrangier et enforcier tout com se terre dire à sa volonté"
En novembre 1264, les prémontrés de Vicogne cédèrent à Thierry le Roeulx tous les biens à Huissignies y compris le moulin et ne conservèrent que la dîme (J. Genevois, L'abbaye de Vicogne-1929-Lille).
Comme dans la plupart des Seigneuries, le moulin était banal, c'est-à-dire qu’il y avait « ban » ou défense de faire moudre ailleurs, les habitants du lieu étaient contraints d’y faire moudre leur grain.
Le moulin resta la propriété des seigneurs successifs sur la " Seigneurie et Terre d'Husseignies" , les derniers étant durant des siècles, les duc d’Arenberg.
Sous le régime français et les lois révolutionnaires, le Duc d'Arenberg perdit ses titres et privilèges ainsi que la banalité du moulin, mais restait propriétaire de l'ensemble des biens.
Dans une lettre de 1832, le bourgmestre Domitien Gosselin interpelle le Duc d'Arenberg en lui demandant de justifier l'autorisation de l'établissement du moulin à eau d'Husseignies, la réponse du régisseur du Duc d'arenberg est assez ironique:
"Il est connu que Son Altesse Sérénissime Monseigneur le Duc d'Arenberg possède ce moulin à titre de succession de son père qui le possédait au même titre du chef de ses Ancêtres Seigneurs d'Husseignies. Ce moulin existe depuis plusieurs siècles, il a été établi, non par un particulier qui aurait du en obtenir l'autorisation des devanciers du duc d'Arenberg, mais par le Seigneur d'Husseignies lui-même qu'en avoit le droit par suite des lois existantes à l'époque à laquelle cette construction eut lieu.
Dans un tel état de choses on ne se donnaoit pas une autorisation par écrit à soi-même pour exercer un droit que l'on possédait légalement. Les lois qui donnoient ce droit ont été abolies mais la députation des états sait que les lois abolitives de la féodalité ont eu pour seul objet d'anéantir les rapports de la puissance d'un côté et la sujétion de l'autre, que ces lois n'ont frappé que sur les droits recognitifs de cette puissance, et qu'elles n'ont porté aucune atteinte aux propriétés antérieurement acquises ou établies en vertu des lois féodales ou coutumières. En vous donnant ces explications, je pense avoir satisfait à votre demande. Agréez monsieur le bourgmestre l'assurance de ma parfaite considération. Signé J. Chappinet fondé de pouvoir du Duc d'Arenberg." (Archives communales de Huissignies)
Dans le régistre des propriétés- Plan Popp-commune d'Husseignies publié vers 1850, le bâtiment du moulin même, cadastré Section B n°596 et celui attenant sur la même face et portant section B N° 595 appartenaient toujours à Prosper-Louis Duc d'Arenberg. Par contre les autres bâtiments du site du moulin (Bâtiment rural et maison) appartenaient déjà à la veuve Joseph Brouez, meunière à Husseignies.
Justine Brouez, fille de Joseph, se marie avec Auguste Dantoing du moulin de Grosage.
En 1871, le moulin est vendu aux Dantoing-Brouez par la descendante des d'Arenberg: Elisabeth Thérèse Engelberte Leonarda Borghese ou Aldobrandini, fille de Marie-Flore d'Arenberg, épouse de son excellence Don Filippo, Prince Lancelloti, propriétaire à Rome.
L'acte fut passé à Ath chez maître Le Tellier le 23 février 1871. (Minutes particulières de Arthur Vandenhaute et minutes de la succession Dantoing)
Par succession, le moulin à eau appartiendra ensuite aux Dantoing-Verbeek. De 1871 à 1911, le moulin a connu une belle prospérité: 30 tonnes par jour. En 1905, on y installe une machine à vapeur. En 1911, il finit par sombrer, concurrencé par les grosses minoteries de 100 tonnes la journée.
En 1912, Overleau devint propriétaire du moulin par vente publique après la faillitte des Dantoing.
La famille Vandenhaute devient ensuite propriétaire par rachat à Overleau. Ils louent à Brocart, et c'est à ce moment que le moulin est transformé en fabrique de tourteaux pour bétail mais le 17 février 1930, le moulin brûle et Brocart part au Chili.
Arthur Vandenhaute, revenu du Congo, aura la lourde tâche de reconstruire le moulin et par la même occasion, il sera doté de l'électricité pour moudre à façon. Il sera le dernier propriétaire de l'ancien moulin et il terminera ses activités dans les années 1960.
Notes diverses relatives au moulin à eau....
Le 15 primaire de l'an 9 de la république française(1801): décès de Catherine Goret, meunière 72 ans, née à Lens et demeurant au dit Huissignies, veuve en première noce de Ferdinand Gicart déclarant Zéphirin Joseph Massart, petit-fils de la défunte meunière.
1808: François Gicart, meunier, 28 ans, époux de Marie Thérèse Deridder native de Blicquy.
Le 20 mars 1822, Tourneur Désirée, 18 ans tricoteuse, et domiciliée à Beloeil est décédée vers les 7 heures du soir sous les roues du moulin à eau d'Husseignies.1826, le droit de mouture établi sous la période hollandaise a rapporté à la recette des accises de la commune la somme de 1152 francs.
1846: Brouez Armand Constant Joseph, meunier, marié à la fille de François Gicart et de Marie-Thérèse Deridder.
1848: Décès de Brouez Armand Constant, meunier à Tongre-Notre-Dame.
Le centre du village de Huissignies présente, sur le plan de l'hydrographie, une physionomie particulière. On y observe en effet un dédoublement de la Hunelle dans le secteur situé juste en amont de la localité. Plus exactement, on y voit la Hunelle prendre tout à coup un cours pratiquement régulier voire rectiligne en s'éloignant du fond proprement dit de la vallée. Dans le même temps, un fossé désigné sous le nom de "Trou de Badechin" prend naissance dans le fond (naturel) de la vallée et s'en va rejoindre la Hunelle un peu en amont de l'église. C'est au confluent de la Hunelle et du "Trou de Badechin" que se trouvent les installations de l'ancien moulin de Huissignies.
L'analyse cartographique et la position du moulin invitent à l'interprétation suivante: à 1500 mètres en amont du village, au lieu dit "la Kemogne", le cours de la Hunelle se trouve "déporté" sur le côté droit de la vallée et continue de cette manière, selon un tracé pratiquement rectiligne (caractère qui s'accentue encore dans l'alignement de la rue de la Kemogne) pour atteindre finalement le site du moulin dans le même temps, l'ancien cours de la rivière se trouve privé de son alimentation naturelle et se réduit à un simple fossé ne récoltant plus que les eaux du bas-fond en amont du moulin: juste après la chute du moulin, la rivière retrouve son lit originel.
Il s'agissait donc, dans la situation finale, d'un moulin alimenté en eau par le biais d'une dérivation.
Des transformations importantes ont modifié la physionomie du cours d'eau et du moulin et rendent ainsi plus difficile la lecture des lieux.
Côté rivière, on peut encore apercevoir deux équipements de vantellerie, l'un légèrement en amont du moulin et l'autre pratiquement à l'aval. Ce dernier équipement se présente sous la forme d'un portique en pierre, encore équipé de sa crémaillère mais ayant servi de support à l'édification d'un mur en brique. Une logette a été laissée à l'emplacement de la crémaillère de manière à autoriser encore son emploi.
Une belle meule en pierre est toujours posée contre la façade du moulin et rappelle, s'il en était encore besoin, la fonction historique du lieu.
Gérard BAVAY
Il a fonctionné assez régulièrement au fil des siécles jusqu'en 1960.
Literatuur
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Tome 2. Arrondissement d'Ath", Bruxelles, 1935 (Annales du Cercle archéologique d'Ath, t. 21, p. 1-145);
Jacques Vandewattyne, "Inventaire des moulins du Hainaut: Arrondissement d'Ath", Hainaut-Tourisme, n° 116, juin 1966, p. 106-108;
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987;
Robert Desart, "Les Moulins à Eau du Hainaut et des Flandres", Soignies, Lemaire, 1968.
"Chièvres, le moulin de la Hunelle", in: Hainaut Tourisme, mars 1984.
Info Aimé Smeyers, Alsemberg, 09.12.2008
G. Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut", Mons, Hannonia, 2008 (Analectes d'Histoire du Hainaut, tome XI), p. 82-83.
"l'ancien moulin à eau, à la rue des Hauts Arbres", huissigniesretro.skynetblogs.be, 10.05.2014