Le "Moulin de St-Symphorien" était un moulin à vent à farine en bois, à l'est de la rue Blancart, anciennement dénommée Chemin Blancart, en venant de la Chaussée Roi Baudouin. Les environs du carrefour sont connus comme lieu-dit "Au Vieux Moulin".

Ainsi positionné, il profitait d'un environnement assez dégagé et d'une bonne accessibilité.
Il semble toutefois avoir davantage recherché la proximité du noyau villageois que le relief.

Le 26 juillet 1769, le Conseil des Finances ne peut accorder la demande du 18 mars 1767 de Arnould-Joseph Vandermaele demeurant à Thieusies, d'ériger un moulin à vent à moudre grain, dans les environs du corps de garde de Saint-Symphorien. En 1762, des oppositions des meuniers des environs s'étaient déjà produites, lorsque Jean-François Gaveriaux avaient demandé octroi, lequel a désisté de sa prétention:
- le seigneur de Spiennes
- Philippus Joseph Deprez, fermier du moulin de Spiennes
- Adrien Gaudin, meunier à Harmignies
- Jean Descamps, meunier à Havrez.

Le 9 octobre 1771, est remise à l'avis de la Chambre des Comptes une nouvelle requête d'Arnoud-Joseph Vandermaele, pour le même objet.

Le 17 juillet 1773, octroi en faveur d'Arnould-Joseph Vande Maele d'ériger un moulin à vent à moudre grains près du corps des gardes du village de Saint-Symphorien, sur un terrain situé sur la chaussée de Mons à Binche (sur un bonnier de terre surélevée, tenant au pavé de Binche et du chemin menant à Harmignies), à charge d'une reconnaissance de 125 florins du prix, etc

Il avait déjà fait diverses demandes et avait été éconduit sous le motif que l'érection de ce moulin aurait pu préjudicier à la banalité des moulins domaniaux de la ville et banlieue de Mons. Mais les meuniers des moulins domaniaux ne moulent pas pour les habitants de Saint-Symphorien et l'emplacement du nouveau moulin searait trop éloigné de ceux de Sa Majesté que la banalité puisse être fraudée.

Fally a aussi sollicité un octroi puor Saint-Symphorien et a offert 50 florins. La Chambre des Comptes, qui avait demandé une reconnaissance de 25 florins pour Vandemaele, a donné la préférence à Fally à cause des 50 florins. Les deux concurrents ont offert depuis 100 florins annuellement, ce qui compenserait amplement la fraude à la banalité qui pourrait se faire.

Brouwet propose Van de Maele parce que Fally a déjà un moulin à Ghlin et est marchand de bois. La raison de la préférence de la Chambre pour Fally est que celui-ci est un bon marchand de bois et ferait valoir les bois domaniaux dans les adjudications. Le Conseil des Finances pense que les affaires des moulins et des adjudications n'ont rien de commun. Il estime qu'il faut donner la préférence, selon la règle générale, à celui qui a sollicité le premier, en l'espèce Vande Maele, pluseieurs années avant Fally. Fally étant venu offrir ensuite 25 florins de plus, Vande Maele fit de même. Voilà pourquoi le moulin lui est octroyé à 125 florins.

Ce moulin ferait tort au moulin au bois de Sa Majesté sur la même chaussée à un demi-lieue. C'est pourquoi on a refusé l'octroi à Gaveriau, en dernier lieu à Vande Maele. Brouwet qui a varié dans ses avis pense maintenant qu'on a permis d'ériger des moulins à une distance moindre d'une lieue (règle générale) des moulins banaux, notamment le 29 avril 1771 à Germain Senault à Nimy, à un trait de fusil du Chapitre de Sainte-Waudru et de la banlieue de Mons. Il ajoute même que la déclaration que le dit Senault avait alors fait ajouter à sa requête de démolir son moulin au cas oµ il serait reconnu préjudiciable, lui avait donné apaisement sur l'objet de sa demande et que c'est sur pareille déclaration de la part de Vande Maele qu'il s'est apaisé au cas présent.

La Chambre des Comptes proposait d'abord une reconaissance de sept rasières de froment qui reviendrait à peu près aux 25 florins proposés par l'avisant.

Le 19 juillet 1775, remis à l'avis de ceux de la chambre des comptes la requête de Arnould-Joseph Vandemaele, par laquelle il demande modération de la reconaissance annuelle de 125 florins qu'il paie du chef de l'octroi qu'il a impétré le 17 juillet 1773.

La femme d'Arnould Vandemaele demande que modération lui soit fait du 17 juillet 174 au 17 juillet 1785. L'objet de sa demande lui est accordéz, le 30 mars 1787, par une lettre à la Chambre ds Comptes. On lui modère la moitié de sa reconaissance: 62.10, jusqu'au 17 juillet 1784, et à partir de là, elle ne paiera plus que cette moitié. Elle pourra transporter son moulin ailleurs.

En 1789, Anould Vandermaelen payait une reconnaissance de 42 livres à Sa Majesté.

Le moulin est cité par Ph. Vandermaelen dans son "Dictionnaire géographique de la province de Hainaut" de 1833 et sur le plan cadastral de la commune de Saint-Symphorien de 1868.

Le moulin a appartenu en dernier lieu au fermier Leleux.

Jules DEWERT & Gérard BAVAY

Archives
Archives générales du royaume à Bruxelles, Conseil des Finances, n° 1881 (requête et rejection, 1767-1769), n° 1888 (1771), ancien n° 771 (1773), ancien n° 773 (1775).

Ouvrages
Ph. Vandermaelen, "Dictionnaire géographique de la province de Hainaut", Bruxelles, 1833.
J. Demullander, "Patrimoine monumental de la Belgique" Tome 4, Saint-Symphorien "Emeraude du Hainaut".
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Arrondissement de Mons", Annales du Cercle d'histoire et d'archéologie de Baudour, t. 4, 1939, p. 1-202.
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
G. Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut", Mons, Hannonia, 2008 (Analectes d'Histoire du Hainaut, tome XI), p. 286.
J. Demullander, "Saint-Symphorien, Emeraude du Hainaut".