Le Moulin de la Sille est un moulin à eau sur la Sille, au Rue de la Station 72, habité maintenant par M. Degrijse-Desenfans.

Justement traversé par la Sille, le village de Bassilly est ainsi dénommé en raison du fait qu'il se situe dans une zone de moindre altitude par rapport à l'ancienne commune de Silly. Le noyau villageois de Silly se positionne en effet à une dizaine de mètres au-dessus du site occupé par le centre du village de Bassilly mais, surout, il se trouve au pied des hauteurs du bois de Silly qui culminent, ici et là, à plus de 100 mètres. Deux ruisseau sorti du bois de Silly forment les branches principales de la Sille. Le village de Silly se trouve sur la branche occidentale, aujourd'hui désignée sous le nom du ruisseau du Marais.

Il est curieux de constater que le territoire de Silly s'étendait de part et d'autre de ce ruisseau mais, surtout, qu'il venait jouxter la Sille sur quelques centaines de mètres en aval de Bassilly.

Cette configuration particulière (la Sille que nous appellerons "Orientale" prend sa source à Silly avant de traverser Bassilly et de revenir jouxter Silly) semble pouvoir être mise en rapport avec l'existence du moulin à eau existant à l'endroit où la Sille faisait retour sur Silly, en aval de Bassilly.

L'extension prise ainsi et de ce côté par le village de Silly pourrait se comprendre par la volonté de disposer de l'accès à un cours d'eau susceptible de faire tourner un moulin. D'autres données viennent à l'appui de cette façon de voir les choses.

C'est une voirie directe qui relie le noyau villageois de Silly au site de la ferme de Brouge et à la traversée de la Sille. La ferme de Brouge se situe un peu à l'écart du cours d'eau, ce que pourrait correspondre à l'existence d'une dérivation établie sur le côté gauche (côté Silly) du vallon.

Enfin, une bâtisse ancienne accompagne la ferme de Brouge qui présent ainsi l'un ou l'autre caractère commun aux moulins à eau.

Cette bâtisse, situé à droite du corps de logis (soit du côte où se serait situé le débouché du canal de dérivation) est construite en hauteur. Elle compte, en effet, un rez-de-chaussée, un étage et un grenier éclairé de petites fenêtres. La toiture en bâtière et à croupes présente une pente faible qui caractérise habituellement les constructions (notamment "industrielles") de la première moitié du 19e siècle.

Le cimentage de la façade doit probablement son origine à des retouches ou à des ajouts qu'il convenait de masquer.

Enfin, une porte placée au niveau de la corniche est le vestige d'une lucarne passante qui devait servir au transbordement des marchandises vers le grenier du bâtiment.

Gérard BAVAY

Ern. Matthieu, dans: Mémoires du Cercle Archéologique d'Enghien, t. IV, p. 3.
Mélise, "Histoire de Silly", Mémoires de la Société des Arts, Sciences et Lettres du Hainaut, 6e s., 3, 1901.
M. Bruwier, "Aspects d'un village hennuyer: Silly à la fin du XVIe, du XVIIIe et au début du XXe siècle d'après les représentations figurées", Annales du Cercle royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath et de la région", XLVI, 1976-1977, p. 178-182.
Les moulins de l'entité de Silly, Silly, asbl Syndicat d'Initiative Silly, (1995)
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Arrondissement de Mons", Annales du Cercle d'histoire et d'archéologie de Baudour, t. 4, 1939, p. 1-202.
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Gérard Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif" - Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008, p. 409.
Herman Holemans, De molens van de entiteit Silly (Hen.), Ons Molenheem, 1996, 2, p. 22-23.