De Moulin de Spiennes was de banmolen van het dorp en werd voor 1626 opgericht om graan te malen. In 1754 was de graaf van Berlaimont, heer van Spiennes, eigenaar van de molen. Hij riep de banaliteit in van deze molen, waarbij hij zich baseerde op een acte uit 1526. Volgens de Kadastrale Atlas P.C. Popp (ca. 1860) stond de "moulin à eau à farine" op het perceel sectie B nr. 216 en was in het bezit van De Glymes, comte Henri-Nicolas, propriétaire, Harmignies. Later in de 19e eeuw waren er belangrijke wijzigingen: het gebouw werd hoger opgetrokken (6 bouwlagen) en het waterrad werd vervangen door een turbine. Momenteel zijn er appartementen gevestigd in het vrij hoog gebouw.
Lieven DENEWET & Aimé SMEYERS
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Le moulin de Spiennes se situe sur le cours de la Trouille à 300 mètres en amont du centre de la localité . Il est positionné sur la rive droite de la rivière.
En 1754, le comte de Berlaimont, seigneur de Spiennes, était possesseur du moulin à eau. Il invoquait la banalité de son moulin, garantie par l'acte d'engagère de 1626.
Philippe-Joseph Deprez était le locataire-meunier en 1769 de Messire Florent-Henry-Maximiien, comte de Berlaimont, seigneur de Spiennes.
Son alimentation et sa chute étaient assurées par le biais d'une dérivation établie au pied du talus formant le versant droit de la vallée. Ainsi s'explique le dédoublment de l'hydrographie sur près de deux kilomètres en amont du moulin. Tandis qui la Trouille (coulant probablement aujoud'hui dans sa dérivation) suit le pied du versant droit, un ruisseau (ou un fossé, plutôt) dit "de la Vallière" se rapproche du versant gauche et semble davantage drainer le fond de la vallée que constituer un cours d'eau proprement dit. En cas d'inondation, on voit d'ailleurs tout le côté gauche de la plaine alluviale se remplir d'eau tandis que la Trouille, juste à l'amont du moulin, domine cette inondation sans y participer. Un talus sépare en outre le lit (évidemment artificiel) de la Trouille du reste de la plaine alluviale.
La dérivation de la Trouille conduit ainsi à un portique de quatre vannes posées en travers du cours d'eau. Un appareillage de crémaillères, dont les traces sont encore visibles, permettait de gérer les importantes masses d'eau apportées par la rivière,. Un mur en bonnes assises de blocs équarris et ciselés de petit granit sépare le portique de la vanne destinée à l'admission de l'eau vers la roue.
Sur le plan monumental, le moulin de Spiennes comporte une partie ancienne et une partie "moderne". La partie ancienne se présente sous la forme d'un volume long de cinq travées et haut de trois niveaux (rez-de-chaussée et deux étages dont le second englobant le grenier). L'ensemble est en brique sauf les appuis de fenêtre et les linteaux qui sont en pierre bleue. La travée située le plus près du cours d'eau présente une porte au niveau du premier étage et une lucarne métallique abritant un monte-charge au niveau du grenier.
La partie "moderne" est plus conséquente encore et traduit un redoublement de l'aspect industriel de l'usine "hydraulique" de Spiennes. A cet égard, elle renvoie à des installations telles que celles d'Arbre et de Brugelette sur le Dendre Orientale. De cette manière, le "nouveau" moulin de Spiennes, à l'intérieur d'une structure en beton fermée de murs-rideaux en brique, ne développe, pas moins de quatre niveaux. Et se complète même d'une surélévation de deux niveaux vers l'aval.
Ces installations hydrauliques ont fait l'objet d'une réaffectation d'ensemble qui, en y introduisant un nombre important de logements, perpétue le profil d'un moulin industriel dans une vallée largement marquée par l'agriculture et par un environnement de prés et de bois.
Le dernier meunier (1931) était C. Bauwens.
Jules DEWERT & Gérard BAVAY
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