Le 8 avril 1620, la Chambre des finances du Prince-évêque Ferdinand octroie à Pierre Curtius, seigneur de Tilleur, l'autorisation d'établir des usines sur deux coups d'eau sur la Vesdre à l'opposé de la montagne de Chèvremont. Curtius obtient aussi de prendre hors des terres communes, en Henne, un bonnier de sart avec l'intention d'y construire des usines.

Le 8 mai 1631, Pierre Curtius cède à Lambert, fils de Jean Lambert de Polleur, le coup d'eau inférieur avec un demi-bonnier de terrain vague, situé sous le bief de ses moulins, à Ster. Lambert s'engage à y construire une usine.

Concurremment, le 24 mai 1631, le coup d'eau possédé par le marchand liégeois Boesman est cédé pour la partie qui dépend de l'Avouerie de Fléron au même Lambert, fils de Lambert de Polleur. Ce dernier obtient le droit d'y construire une usine et d'y établir une pêcherie.
Lambert construit alors effectivement une fenderie dont la moitié lui appartient et l'autre moitié à Charles, fils de feu Evrard Boesman. Dès lors, ils gèrent conjointement la fenderie et le moulin à farine.
Le 15 novembre 1686, l'ensemble des biens est vendu aux enchères à Louis Thomas de Henne, échevin de l'Avouerie de Fléron. Louis Thomas décédé, fenderie et moulin sont vendus le 25 janvier 1710 au mayeur d'Angleur, Jean Monseur. Jean Guillaume Lairesse, après avoir racheté la plupart des rentes devient propriétaire le 2 mars 1723.

Le 26 février 1763, le bien est vendu à Conrard Grisard, déjà propriétaire de la fenderie. André Grisard, fils de Conrard, demande en 1812 l'autorisation de transformer, selon l'opportunité, sa fenderie en laminoir, car la crise frappe durement l'industrie cloutière. En 1832, les usines sont toujours la propriété d'André Grisard. Au nord du bief de dérivation, on trouve à côté du moulin, le martinet logé dans un bâtiment sans étage en briques, couvert de chaume, abritant deux fours, deux soufflets à cylindres, deux martinets actionnés alternativement par une roue à aubes de 20 pieds. En temps de sécheresse, le moulin et parfois le martinet restent en chômage. Sa fille unique Marie-Anne, épouse en 1835, Charles de Coune et lui apporte l'usine et la demeure familiale de Henne. Il meurt en 1889, son fils aîné Lambert dirige alors l'usine.

L'exploitation prend fin au début du 20e siècle. Le bâtiment est alors occupé par des cloutiers, puis vers 1941, par la scierie Pypops. Lorsqu'elle cesse ses activités vers 1969, c'est un dépôt de matériaux qui s'y installe pour une durée d'environ 6 ans.

Les bâtiments en ruines sont vendus le 11 juillet 1974 à la Commune de Vaux. Transformé en centre culturel pendant quelques années, il est ensuite acquis par Monsieur Delsemme.

Fernand MICHEL 

Literatuur

Fernand Michel, "Histoire de Vaux-sous-Chèvremont" (en vente au Foyer Culturel, Tel. : 04/361.56.35)
G. Hansotte, "L'industrie métallurgique dans la vallée de la Vesdre aux temps modernes", in: B.I.A.L., LXXV, 1962, p. 165-220.
J. Brassinne, "Les paroisses de l'ancien concile de Saint-Remacle", in: B.S.A.H.L., XIV, 1913, p. 274.
Métiers et transports d'hier. Industrie d'aujourd'hui", brochure éditée par le Crédit Communal et en vente au Foyer culturel (avenue des Thermes 114 à 4050 Chaudfontaine).
Philippe Vander Maelen, "Dictionnaire géographique de la province de Liège", Bruxelles, 1831.
Henri Del Vaux de Fouron, "Dictionnaire géographique de la Province de Liège", Liège, Jeunehomme, 1841.
Charles Meerts, "Dictionnaire géographique et statistique du royaume de Belgique", Bruxelles, Vanderborght, 1845.
Hervé Hasquin e.a., "Commnunes de Belgique: dictionnaire d'histoire et de géographie administrative. Wallonie", 2 vol., Bruxelles, La Renaissance du livre, 1980-1983.
Herman Holemans, "Enquète auprès des communes de la Province de Liège", 1984.
Lucien Simon, "Moulins de chez nous", Dison, Fondation Adolphe Hardy, 1992.
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