Deze driezolder heeft een bewogen geschiedenis achter de rug. De originele staakmolen die vroeger aan de Grotestraat stond (richting Zandvoorde), werd in 1914 door de Duitsers in brand gestoken. Molenaar Jean Baptiste Soete kocht toen in Flers, nabij het Franse Rijsel, een nieuw exemplaar - een driezolder - dat van 1921 tot 1961 graan maalde. Op 24 juni 1932 bekwam hij toestemming van de Bestendige Deputatie van West-Vlaanderen tot het plaatsen van een dieselmotor in zijn molen. Die vergunning gold voor 30 jaar. De motor was afkomstig van een vrachtwagen en stond opgesteld op de onderste zolder en dreef via een sleepband het klauwijzer aan.

Het gemeentebestuur van Komen kocht de molen in 1969 aan met de mondelinge belofte hem binnen de gemeente te verplaatsen en te herstellen. In 1973 echter bood deze gemeente de molen te koop aan met last tot afbraak! De stad Brugge bracht (tot tweemaal toe) het hoogste bod uit, met de bedoeling hem over te brengen naar de vestingen als vierde stadsmolen. Toen de molenmakers Peel uit Gistel op 30 augustus 1974 begonnen met de roeden kaal te zetten, werden de werken op last van de burgemeester stilgelegd. De gemeente Komen wilde immers, onder druk van de plaatselijke bevolking, de molen nu toch behouden op zijn grondgebied. Bij vonnis van de Rechtbank van Eerste Aanleg te Doornik op 24.11.1976 werd de verkoop aan de stad Brugge ongeldig verklaard, aangezien de molen geen deel uitmaakte van het privaat bezit van de gemeente.

Een jaar voordien had de gemeente Komen (bij raadsbesluit van 12.02.1975) de molen gratis overgedragen aan het Ministerie van Franse Cultuur van de Belgische Staat, op beding van restauratie. Na de staatshervorming van 1980 werd de Franse Gemeenschap de eigenaar. Zij droeg de molen begin 1997 over aan het Waalse Gewest. De Franse Gemeenschap liet de totaal vervallen molen in 1982 afbreken en heroprichten in de Soetemolenstraat, nabij de expresweg. Ontwerper was architect Paul Goethals uit Brugge (1933-2011). De restauratie, die ook heel wat voeten in de aarde had (o.a. door de aanvankelijke toewijzing aan een Doornikse firma die nog nooit een molen hersteld had) werd in 1987 voltooid. Kostprijs: 15 miljoen BEF.

Op vrijdag 16 mei 1997, even over middernacht, brandde de Soetes molen helemaal af. Dat was het werk van een pyromaan uit de omgeving, die veroordeeld werd. Alhoewel de brandweer spoedig ter plaatse was, kon niets meer gered worden. De hele constructie stortte in. In de val van het wiekenkruis was ook de gietijzeren askop doormidden gebroken.

Vanuit de gemeente en het molencomité kwamen onmiddellijk signalen om de molen weer op te bouwen. Een grote troef bleek de goede verzekering te zijn, zodat haast de volledig financiering kon gebeuren door de "Société mutuelle d'assurances des services publics" (SMAP). De herbouw gebeurde in 2000-2001 onder leiding van architect Joseph Demuysere uit Komen en molendeskundige Jean Bruggeman uit Villeneuve-d'Ascq (F). Het nieuw teerlingkot werd gemetseld door de firma Bien bâti uit Komen, terwijl Thomaes Molenbouw nv uit Beveren-Roeselare instond voor de molen zelf. De molenkast werd op 28 augustus op de staak gezet en een dag later volgden de roeden. Amper twee weken later, op 8 september 2001, werd de molen officieel ingehuldigd.

We kennen weinig molens die na hun restauratie zoveel "uitstraling" hadden als Soetes Molen. Al gauw vormde zich een comité dat voor het beheer instond. Spilfiguur werd de vrijwillige molenaar, de heer André De Campenaere uit Waasten. Niet enkel liet hij de molen tijdens de weekends regelmatig draaien en malen, bovendien was hij de voortrekker van de jaarlijkse molen- en oogstfeesten tijdens het tweede weekend van september.

Lieven DENEWET

------------

Le "Moulin Soete" doit son nom à la famille qui l'exploita durant plusieurs générations. On retrouve pour la première fois le moulin dans un annuaire de 1862. En effet, un moulin est démonté à Wijtschate pour être reconstruit quelques kilomètres plus loin dans le bourg de Ten Brielen, le long de l'actuelle Grand-rue. C’est à cette époque qu’il vit d’une existence prospère.

Il fut détruit en 1914 par les allemands.

En 1920: reconstruction d’un moulin amené de Flers (France). C’est en rachetant des éléments du moulin de Flers, un village d’outre-Quiévrain, et celui de Comines-France que M. Dominique Soete entreprend la reconstruction de l’édifice.

Sur l’une des poutres, on pouvait lire la date : 1847 (cet élément appartenait au moulin de Comines-France) et sur le rouet : 1773 (celui-ci était d’origine de Flers). Le moulin sera l'une des premières à reprendres ses activités meunières dès 1921 et fut utilisé par la famille Soete pendant 46 ans.

Le 24 juin 1932, Jean-Baptiste Soete (1897-1977) a obtenu la permission de la Députation Permanente du Flandre-Occidentale, de placer un moteur à mazout dans l'étage de dessous. Jean-Baptiste prend sa retraite en 1965. Mais le moulin se détériora par la suite, au fil des années, des tempêtes, etc.

Dès lors, des candidats acheteurs se manifestent. Certains avaient l’intention de le démonter pour en récupérer les belles poutres afin d’en orner un restaurant, mais une demande de classement s'y oppose. La commune se propose de l'acheter, hésite devant l'ampleur des sommes à investir, et décide enfin de l'achat en 1969. En 1974, elle veut s'en débarasser et, une fois de plus, les offres ne manquent pas: le musée de Bokrijk, les amis des musées de la Ville de Bruges, et même Walter Verbeke (beau-fils de Jean-Baptiste Soete).

La ville de Bruges était d'intention de déplacer le moulin vers les remparts de cette ville. La ville de Bruges ayant fait la meilleure offre, se considère d'autorité comme propriétaire et procède au démantèlement du moulin. Le bourgmestre de l'époque, Daniel Pleters, aidé par la police, fit interdire la manoeuvre. L'affaire est portée devant le tribunal. En 1976, après deux ans de procédure, le moulin restera à Capelle, et sera cédé à titre gracieux au Ministère de la Culture Française, à charge pour ce dernier de le restaurer. En 1978, le procédure de classement aboutit enfin et le moulin devient propriété de la Communauté française. L'architecte brugeois, Paul Goethals sera chargé de la restauration de ce qui n'est plus qu'un squelette...

En 1982, il avait été démonté en vue d’une longue restauration, puis réinstallé sur son nouveau site (le long de la future RN 58), en 1987. Il sera l'un des derniers moulins à vent du Hainaut, et l'un des plus grands moulins à pivot d'Europe, avec ses trois étages.

L'inauguration a lieu en septembre 1987. C'est l'année de l'organisation du premier cortège folklorique et des premières fêtes des moissons, à l'initiative du comité de la ducasse de Capelle, aidé par une nouvelle équipe qui devait donner naissance, un peu plus tard, au Comité des Fêtes du Moulin Soete asbl. Depuis cette date, ce comité n'a manqué, ni de dynamime, ne d'imagination.

Hélas, dans la nuit du 15 au 16 mai 1997, une poignée de pyromanes mirent le feu au moulin, dont il ne restait plus rien le lendemain matin, au grand désarroi de tous. Un geste irresponsable qui anéantit plus d'un siècle d'histoire... Ayant été assuré correctement, il fut décidé (non sans mal...) de reconstruire un moulin tout en s'inspirant du précédent, à l'aide de M. Jean Bruggeman, spécialiste des moulins de Villeneuve d'Ascq. Les travaux sont exécutés par Molenbouw Thomaes de Beveren-Roeselare (successeur de Molenbouw Peel de Gistel). Le 27 août 2001, le spectacle fut grandiose: le moulin est arrivé par convoi exceptionnel, à la nuit tombante. Dès le lendemain, les travaux de montage pouvaient commencer. Deux jours, et c'était fait, du moins pour la partie extérieure. L'équipement intérieur serait réalisé au cours de l'hiver.

André DE CAMPENAERE, meunier, Warneton

Le moulin de Ten Brielen se situe au nord de Comines, non loin de la rue de Zandvoorde (devenue ici rue de Capelle, au bout de la chaussee de Ten Brielen). Il se trouve aujourd’hui en bordure immediate de la Nationale 58 (Pecq-Armentières). Recemment reconstruit de toutes pieces, il a été replacé sur une butte artificielle haute de quelques metres.

Le moulin de Ten Brielen appartient à la categorie des moulins a vent en bois sur pivot (estaque). La base de celui-ci est protegee par un bardage de planches et une couverture en ardoise. Sur le pivot est posée une haute cabine habillee de planches. Sur la face la plus exposee aux intemperies (face correspondant aux ailes), ces dernieres sont doublees d’une couverture d’ardoises.

Deux annexes placees en encorbellement donnent une plus grande extension au volume du moulin. La premiere se trouve sur le cote droit (en regardant le moulin du côté es ailes). La seconde se trouve également à mi-hauteur de la cabine mais vers l’arrière (contre l’escalier et le volant de manoeuvre du moulin). La toiture de ces deux annexes est en appentis. La toiture de la cabine presente une forme mansardée.

La piece métallique par laquelle les ailes sont associées à leur axe rappelle la reconstruction intervenue en 2000 et le rôle que joua l'ARAM à cette occasion. La cabine se partage en trois niveaux (annoncés par les fenêtres ouvertes sur la face cote escalier). Un monte-charge apparait encore tout en haut de ce pignon.

S’il faut en croire la tradition, le premier meunier de Ten Brielen aurait achete son moulin a Messines vers 1700. Cette premiere installation fut détruite au cours de la Premiere Guerre mondiale. En 1920, il fut remplace par un autre moulin achète dans le Nord de la France (Flers).

Ce moulin a tourne jusque vers le milieu des annees ‘60. Restauré, il fut inaugure et ouvert au public en 1987. Par la suite, il fut entierement detruit par un incendie pour finalement être remplacé par le .nouveau. moulin (construit pratiquement a l’identique par rapport à l'ancien) qui couronne actuellement cette motte.

Gérard BAVAY

Heropbouw van de Soetes Molen
Intekendatum: 07.02.2000, 11 u.
Molen: Comines / Komen (Comines-Warneton, Hain.), Moulin Soete / Soetes Molen- staakmolen met drie zolders
Bouwheer: Région wallon / Waals Gewest
Ontwerper: Arch. Joseph Demuysère, Comines; Jean Bruggeman, Villeneuve-d'Ascq
Aard van de opdracht: Herbouwen van een houten windmolen in drie verdiepingen en gemetselde kelder, lot 1: metselen van de kelder en inrichten van de omgeving;
o/cat. D1, kl. 1; 60 werkdagen;
lot 2: timmerwerk, mechanisme, vleugels, bedaking;
o/cat. D23 of D24, kl. 3; 210 werkdagen;
lot 3: elektrische installatie, verlichting, branddetectie; 60 werkdagen
Plaats aanbesteding: Raadzaal van het gemeentehuis, place Sainte-Anne 21,7780 Komen
Offertes: Lot 1: Bien Bati sprl, Comines, 73.221,28 euro; Lehouck Bernard bvba, Ploegsteert, 76.070,04 euro; Dujardin Jean & Zonen bvba, Comines, 76.343,82 euro; Tradeco, Mouscron, 78.102,75 euro; Richet Marcel, Kemmel, 79.562,29 euro; Belgalogi sprl, Mouscron, 87.745,41 euro;
lot 2: Peel Thomaes Molenbouw bvba, Gistel, 350.942,86 euro; Verstraete Bouwonderneming nv, Rumbeke, 385.197,29 euro; Vanleene Eric, Lo-Reninge, 386.431,70 euro; Adriaens Weert Gebroeders Molenbouw & Houtindustrie bv, Weert (Ned.), 590.742,57 euro;
lot 3: Sani Elec, Bas-Warneton, 35.208,61 euro; Tuinen Vandeputte bvba, Deerlijk, 36.264,00 euro; Ceratec Electrotechnics nv, Ploegsteert, 38.730,93 euro
Toewijzing: Lot 1: Bien Bati sprl, Comines; lot 2: Peel Thomaes Molenbouw bvba, Gistel; lot 3: Sani Elec, Bas-Warneton

Stéphane Detaille, "Le moulin cominois a son Don Quichotte Ath est aussi la cité des géants... ailés", Le Soir, 11.10.1999.
Le molinologue nordiste Jean Bruggeman a déjà sauvé quarante moulins en Picardie. Il sera le principal artisan de la reconstruction du moulin Soete.
Ce Don Quichotte-là a la particularité de se battre pour les moulins: après en avoir sauvé une quarantaine qui battaient de l'aile dans le Nord-Pas-de-Calais, le molinologue lillois Jean Bruggeman a été commis à la reconstruction, à Comines-Ten-Brielen, de feu le moulin Soete dont l'incendie criminel, en mai 97, n'avait laissé qu'un pitoyable moignon dressé sur la modeste éminence de sa motte. Cet ouvrage, Jean Bruggeman le connaissait intimement puisqu'il n'est pas un moulin, de part et d'autre de la frontière, dont il n'ait sondé le coeur jusque dans le secret de son blutoir. Il en avait même relevé le plan, à toutes fins utiles, lorsqu'en 1985, le moulin Soete (1) avait été proprement désossé pour les besoins d'une restauration: autant dire que ces données-là sont devenues inestimables dès qu'il fut question de reconstruire le moulin Soete à l'identique avec les 30 millions versés par la compagnie d'assurances.
Quand il eut vent du projet, Jean Bruggeman constitua avec l'architecte cominois Joseph Demuyser une association momentanée qui allait remporter l'appel d'offres. Un vrai bonheur pour le molinologue, qui confesse une tendresse particulière pour le moulin Soete:
Je le connais, dit-il, depuis trente ans. Sans doute l'extraction lilloise de l'ex-moulin Soete n'était-elle pas étrangère à cette inclination: l'engin était originaire de Villeneuve-d'Ascq, fief nordiste de l'Association régionale des amis des moulins (Aram), dont Jean Bruggeman est le président fondateur. Après la première guerre mondiale, en effet, le moulin et toute sa machinerie avaient franchi la frontière en pièces détachées pour être reconstruits à Ten Brielen, en lieu et place d'un ouvrage tombé au champ d'honneur sous la mitraille des belligérants.
Friande de ce genre d'anecdote, l'histoire retiendra que la carcasse démontée du moulin Soete avait provisoirement fait retour à Villeneuve-d'Ascq, en 1985, lorsque sa restauration fut confiée à une entreprise du cru. Qu'un Villeneuvois soit aujourd'hui le principal maître d'oeuvre de sa prochaine reconstruction ne pouvait qu'ajouter un supplément d'âme aux tribulations transfrontalières de ce moulin migrateur.
INAUGURATION EN 2001?
Le moulin Soete revit déjà dans les plans pratiquement terminés de Jean Bruggeman: des épures dont le traitement informatique donne une saisissante perspective axonométrique.Le futur moulin sera, rouet compris, la copie conforme de l'ancien: un grand moulin de trois étages pivotant autour d'un axe cyclopéen. L'ancien moulin, explique Jean Bruggeman, datait probablement de la moitié du XIX e siècle, période durant laquelle la plupart des moulins de la région de Lille ont été modernisés. Ses trois étages donnaient toutefois à penser qu'il avait hérité de la cage d'un moulin à huile: soit le moulin n'était que l'ancien tordoir villeneuvois réaménagé, soit ses constructeurs avaient récupéré ailleurs la cage d'un autre moulin à huile.
Le chantier de la reconstruction devrait être mis en adjudication avant la fin de cette année: il ne manque plus, pour l'heure, que les plans de la cavette - la petite construction octogonale située sous le moulin. Tout au plus le nouveau moulin sera-t-il équipé d'un blutoir un peu plus petit que le précédent , explique Jean Bruggeman. Il sera bel et bien doté d'un aplatisseur mais on n'a pas jugé utile de prévoir un nettoyeur à blé. Pour le reste, j'ai également suggéré qu'on agrandisse la motte.
La reconstruction du moulin, entièrement en chêne, ne pourra être confiée qu'à des charpentiers spécialisés: un savoir-faire dont la péremption devrait réduire à la portion congrue le nombre d'entreprises qui, le moment venu, guigneront le chantier. On en recenserait encore une demi-douzaine - toutes flamandes - en Belgique et dans le nord de la France: des artisans à ce point sollicités, paraît-il, qu'il serait hasardeux de fixer d'emblée le calendrier des travaux. Et, a fortiori, d'évoquer l'inauguration du moulin. Probablement pas avant 2001 , prévient l'architecte Demuyser.
(1) Le moulin appartenait alors à la Communauté française qui l'a cédé depuis à la Région wallonne (ministère de l'Equipement et des Travaux).
Ath est aussi la cité des géants... ailés
Restaurer un moulin, cela peut être l'oeuvre de toute une vie, estime Jean Bruggeman. Il faut croire que j'en ai moi-même vécu plusieurs. De fait, il a déjà sauvé de la ruine ou reconstruit quarante-trois moulins: quarante dans le Nord-Pas-de-Calais (30 moulins à vent, dix moulins à eau), un à l'île Maurice et (bientôt) deux en Belgique: le moulin Soete, de Comines-Ten Brielen, et le très beau moulin-tour d'Ostiches (Ath) dont la restauration magistrale est désormais en voie d'achèvement. Ce sera, dit Jean Bruggeman, le seul moulin de Belgique à compter quatre paires de meules. Avec Moulbaix - l'unique moulin-pivot qui produise de la farine -, le moulin à eau de Bilhée, le moulin-tour d'Ostiches et le moulin à eau de Tenre lui-même flanqué d'un autre ouvrage à cylindre, Ath est en passe de devenir un grand centre molinologique.
Ebéniste de formation, Jean Bruggeman s'est entiché des moulins dès le début des années 60. En 1974, il a créé à Villeneuve-d'Ascq (Nord) l'Association régionale des amis des moulins (Aram) selon une formule qui, depuis, a essaimé un peu partout en France. Dans le Nord-Pas-de-Calais, explique le molinologue, l'objectif est atteint: tous les moulins que nous souhaitions préserver ont été sauvés ou reconstruits.
Sa passion a désormais investi Jean Bruggeman d'une nouvelle mission tout aussi sacrée: déjà auteur de plusieurs ouvrages et monographies sur les moulins - un livre retracera prochainement l'histoire et la reconstruction du moulin Soete -, il ambitionne aujourd'hui de mener à bien ce qui pourrait être l'oeuvre de sa vie: la rédaction d'un «Grand livre des moulins» (un ouvrage très technique appelé à devenir une oeuvre de référence molinologique) et la mise en chantier d'un inventaire qui, arrondissement par arrondissement, ferait le recensement des quelque 3.000 moulins construits dans le Nord-Pas-de-Palais depuis 1789.
Deux oeuvres quasi testamentaires qui procèdent l'une et l'autre de l'irrépressible besoin de léguer à la postérité un savoir encyclopédique. C'est que, la cinquantaine bien sonnée, Jean Bruggeman n'a encore trouvé, dit-il, personne d'assez fou pour devenir son dauphin à la tête de la croisade molinologique qu'il mène désormais depuis plus de trente ans.

Bruno Deheneffe, "Comines La fête pour le «nouveau» Soete Du vent dans les ailes du moulin ressuscité", Le Soir, 04.09.2001.
A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler les ailes! Alors que le moulin «Soete» vient de retrouver les siennes après un long purgatoire, les pyromanes qui avaient réduit en cendres ce joyau du patrimoine cominois dans la nuit du 15 au 16 mai 1997 nourriront encore longtemps la rancoeur populaire, d'autant que l'action judiciaire est loin d'être éteinte.
Ayant eu bien du mal à chasser de leur mémoire ce funeste événement, les autochtones salueront comme il se doit ce prochain week-end la renaissance du moulin «flambant neuf» à l'occasion de la traditionnelle «Fête de la moisson» organisée au coeur du hameau de Ten Brielen. Fruit d'un chantier de longue haleine (12 mois de travail et un investissement de 20 millions supporté à 100% par la compagnie d'assurances), le «clonage» d'un des sept plus grands spécimens à vent d'Europe est l'oeuvre du moulinologue français Jean Bruggeman. Cet expert s'est lancé dans son laboratoire de Villeneuve-d'Ascq, dans la banlieue lilloise, dans une vaste et fidèle reconstitution du défunt édifice.
Fin juillet, la résurrection du «géant ailé» avait déjà franchi une étape symbolique avec la pose de la cavette et du pignon central taillé dans un chêne vieux de 150 ans sacrifié pour la bonne cause. Plus spectaculaire encore fut l'arrivée, voici quelques jours, de la structure extérieure censée venir se greffer autour de l'axe en bois. La carcasse de 30 tonnes assortie de ses ailes - deux gigantesques bras en croix d'une amplitude de 25m - a été acheminée par convoi exceptionnel, avant qu'une imposante grue ne l'ajuste à sa place définitive. Tel un Lego, les différents éléments du moulin fabriqués dans les ateliers de l'entreprise Thomas (Roulers) ont été minutieusement assemblés sous le regard émerveillé des riverains. Avec la complicité du vent, les ailes retrouveront bientôt leur vitalité, le temps de parfaire certains réglages et de procéder aux finitions intérieures...
Inauguration le samedi 8 septembre à 10 heures 30. La «Fête de la moisson» débutera le 7 septembre lors des 10 es «cucurbitades» agrémentées d'animations.

Bruno Deheneffe, "Le moulin Soete renaît à Comines", Le Soir, 30.07.2001.
Les défenseurs du patrimoine cominois brûlent
d'impatience d'assister à la résurrection du moulin de Ten Brielen, rayé du paysage le 16 mai 1997 après l'incendie bouté par des pyromanes. Entamés voici un an pour redonner des ailes à l'un des sept plus grands moulins à vent d'Europe, les travaux - financés à concurrence de vingt millions par la compagnie d'assurances - ont franchi en cette période estivale un cap important, avec la pose de la cavette et du pignon central taillé dans un chêne vieux de 150 ans. Autour de cet axe en bois déjà visible viendra se greffer la carcasse extérieure du moulin dont l'arrivée sur le site est prévu le 28 août. Lourdes de 30 tonnes, l'enveloppe et ses ailes seront acheminées à bord d'un convoi exceptionnel en provenance de Roulers où est basée l'entreprise Thomas, chargée de la remise en état.
Le Phénix cominois renaîtra sous une apparence identique. Les plans ont été confiés au moulinologue français Jean Bruggeman, qui avait supervisé la restauration du moulin d'Ostiches. Après l'inauguration, prévue pour les 8 et 9 septembre, six mois seront encore nécessaires pour aménager l'intérieur du moulin flambant neuf. (Br. De.) Ph. Boucau.

Stéphane Detaille, "C'était l'un des sept plus grands moulins à vent d'Europe. Le moulin Soete de Comines n'est plus", Le Soir, 17.05.1997.
Le moulin Soete, qui faisait l'orgueil des habitants de Ten Brielen, un hameau du nord de Comines, a été complètement détruit par un incendie d'origine suspecte dans la nuit de jeudi à vendredi : l'ouvrage en bois n'était déjà plus qu'une immense torche lorsque les pompiers de Comines, alertés peu avant minuit et demi, sont arrivés sur les lieux.
Trois quarts d'heure plus tard, le moulin - rongé par les flammes et entraîné par le poids de ses ailes gigantesques - s'effondrait, pulvérisé : il ne subsiste guère qu'un moignon calciné de l'imposante structure qui lui valait de figurer parmi les sept moulins à vent les plus colossaux d'Europe.
Descendu sur les lieux ce vendredi matin, un expert du parquet de Tournai tentera de déterminer l'origine de la catastrophe. Mais une troublante concomitance donne d'ores et déjà à penser qu'il pourrait s'agir d'un acte de malveillance : en effet, alors que les pompiers cominois s'affairaient au pied du moulin, un deuxième incendie tout aussi suspect se déclarait dans les dépendances d'une exploitation agricole, à moins de deux kilomètres de là.
Quoi qu'il en soit, cet incendie aura anéanti un ouvrage remarquable qui, avec le musée de la Rubanerie, constituait l'une des principales attractions touristiques de l'entité de Comines. L'ouvrage avait remplacé dans le paysage cominois un moulin détruit par les Allemands durant la Première Guerre mondiale. Le meunier Jean-Baptiste Soete, dont on s'apprêtait à fêter le 100e anniversaire de la naissance, avait acquis dans la région lilloise un moulin-pivot - une construction en bois de 42 tonnes montée sur un axe qui favorisait sa mise au vent - et l'avait entièrement remonté à Ten Brielen où sa silhouette était rapidement devenue l'élément fédérateur de l'identité locale. Il s'agissait d'un moulin à trois étages dont les ailes, d'une envergure de 25 mètres, pouvaient supporter 50 m2 de voiles.
La ville de Comines, devenue propriétaire de l'ouvrage, l'avait cédé à la Communauté française qui avait financé sa restauration magistrale, entre 1982 et 1987 : remis en parfait état de fonctionnement, le moulin - classé et passé depuis dans le giron de la Région wallonne - officiait désormais comme musée vivant. A la belle saison, on y moulait encore de la farine pour l'édification des visiteurs.
- Le 1er mai dernier, nous avions encore célébré par une fête l'acquisition de voiles entièrement neuves, explique André Campenaere, le meunier-conservateur. Ce moulin avait favorisé la résurgence de tout un folklore qui témoignait désormais d'une extraordinaire vitalité : nous nous apprêtions d'ailleurs à fêter dignement le dixième anniversaire de sa remise en état. Pour moi, ce sont dix années de souvenirs passionnés qui viennent de partir en fumée. Jeudi soir encore, sur le coup de 20 heures, j'étais au moulin pour le mettre au vent en fonction des prévisions météorologiques.
Peut-on donc dire qu'il s'agit d'une perte irréparable?
- Les vieux meuniers savent qu'on peut toujours reconstruire un moulin qui casse, mais qu'on ne redresse jamais un moulin brûlé, soupire André De Campenaere. Et d'ailleurs, à quoi rimerait un moulin tout neuf à Ten Brielen?

Stéphane, Detaille, "Comines: un quatuor de pyromanes arrêtés", Le Soir, 17.11.1997.
Une longue enquête menée conjointement par la police et la gendarmerie de Comines vient d'aboutir à l'arrestation de quatre jeunes gens qui se sont rendus coupables d'une vingtaine d'incendies criminels dans la région cominoise, ces six derniers mois.
Interpellés vendredi, les pyromanes n'ont pas tardé à passer aux aveux : Christophe Tharaud (28 ans), Yvan Desmidt (31 ans), Gaston Lestienne (23 ans) - tous trois domiciliés dans l'entité de Comines - et Romuald Giraldo, un Français résidant à Deûlemont (Fr), sont bel et bien les auteurs de l'impressionnante série d'incendies qui, de mars à octobre dernier, créa un début de psychose dans la région cominoise.
Agissant nuitamment, les pyromanes partaient en expédition à deux, à trois ou à quatre, selon les circonstances. Au total, le quatuor avait ainsi bouté le feu à sept hangars agricoles, à une caravane, à une scierie, à l'atelier d'un artisan, à sept garages, à une pompe à essence - l'incendie, fort heureusement, avait été rapidement circonscrit - à plusieurs voitures, mais également à l'école Saint-Henri de Warneton, dont plusieurs locaux furent très sérieusement endommagés, et au fameux moulin Soete de Ten Brielen : un édifice classé réduit en cendres dans la nuit du 15 au 16 mai.
SORDIDE CRESCENDO
Les quatre pyromanes avaient encore sévi le 27 octobre dernier en mettant le feu à plusieurs garages de la chaussée de Wervicq, à Comines. Leurs méfaits s'étaient multipliés selon un sordide crescendo : ils se seraient ainsi rendus coupables d'une demi-douzaine d'incendies dans la seule nuit du 14 au 15 septembre. La liste de leurs actes criminels pourrait encore s'allonger avec les développements de l'enquête qui n'a toujours pas pu cerner les motivations des pyromanes. Deux d'entre eux sont mariés et pères de famille. Aucun ne possédait de casier judiciaire et ne pouvait passer pour marginal. Tout au plus sait-on désormais que Christophe Tharaud, auteur ou coauteur de la plupart de ces incendies, avait envisagé de devenir sapeur-pompier... Les quatre hommes ont été placés sous mandat d'arrêt par le juge d'instruction tournaisien Bresoux.

P. Goethals, "Le moulin de Ten-Brielen à Comines avant sa restauration", dans: Mémoires de la Société d'histoire de Comines-Warneton et de la région", XIII, 1983, p. 469-510.
Jean Bruggeman & Joseph Demuysère, "La seconde reconstruction du moulin Soete", dans: Mémoires de la Société d'histoire de Comines-Warneton et de la région", tome 32, 2002? p. 277-302. 
C. Devyt, "Westvlaamse windmolens. Inventaris volgens de toestand op 1 januari 1965", Brugge, 1966;
Lieven Denewet, "De totaal afgebrande staakmoeln van Komen wordt herbouwd", in: Molenecho's, XXV, 1997, nr. 2, p. 58, 62-64;
J. Backx & R. Van Ryckeghem, "Grote scharniermomenten van drie windmolens (Rijkevorsel, Brecht, Komen)", in: Molenecho's, XXIX, 2001, nr. 3, p. 124-127;
Lieven Denewet, "Vier inhuldigingen in het weekend van 8 op 9 september 2001", in: Molenecho's, XXIX, 2001, nr. 4, p. 196;
Stefaan Vroman, "De molen van Comines", in: Molenecho's, XIV, 1986, p. 148-155;
Stefaan Vroman, "De houten driezolder te Komen: vervolg van een 'restauratie'", in: Molenecho's, XVII, 1989, nr. 1, p. 23-26;
J. Spruyt, "Over gezond Waals bewustzijn en de Soetes molen", in: Natuur- en Stedenschoon, LXVI, 1997, nr. 5, p. 27-28;
"Soete's molen te Komen", in: Curiosa, november 1997, p. 29-32.
John Verpaalen, "Windmolens in de actualiteit [Langemark; Geluveld; Zarren-Werken; Merkem; Komen; Diest; Tessenderlo]", in De Belgische Molenaar en Levende Molens, jg. 77 (1982), nr. 11 (november), p. 236 en 245, ill.;
Jean-Pierre Ducastelle, "Schémas du moulin de Ten-Brielen à Comines", in: "Hanonia - Moulins en Hainaut", p. 342-343, ill.;
"Le moulin de Ten Brielen tourne à nouveau", in: Mémoires de la Société d'Histoire de Comines-Warneton et de la région, jg. XVII, 1987, p. 26-27;
Jean-Marie Duvosquel, "Le Moulin de Ten-Brielen à Comines", in "Hanonia - Moulins en Hainaut", p. 343, ill.;
André De Campenaere, "Le moulin Soete et son Comité des fêtes, un peu d'histoire, dans: Guide 2005 des structures et associations culturelles, historiques et patrimoniales du Pays de Ferrain. 9ème Forum Culturel L'Eau et le Vent en Pays de Ferrain. Wambréchies. Salle Billiet - Complexe sportif", Wambréchies, 2005, p. 175-177.
J. Bruggeman, "Les moulins de Villeneuve d'Ascq", ARAM - Nord-Pas de Calais, 2009, p.157-194, ill.
Edmond Eekhout, "Jean-Baptiste Soete, dernier meunier de Comines-Warneton (1897-1977)", in: Mémoires de la Société d'Histoire de Comines-Warneton et de la Région, XXIII, 1993, p. 383-402.

Persberichten
Stéphane Detaille, "Le moulin cominois a son Don Quichotte Ath est aussi la cité des géants... ailés", Le Soir, 11.10.1999.
Bruno Deheneffe, "Comines La fête pour le «nouveau» Soete Du vent dans les ailes du moulin ressuscité", Le Soir, 04.09.2001.
Bruno Deheneffe, "Le moulin Soete renaît à Comines", Le Soir, 30.07.2001.
Stéphane Detaille, "C'était l'un des sept plus grands moulins à vent d'Europe. Le moulin Soete de Comines n'est plus", Le Soir, 17.05.1997.
Stéphane, Detaille, "Comines: un quatuor de pyromanes arrêtés", Le Soir, 17.11.1997.
ZB, "Dit jaar geen stoet, maar wel veel plezier en vertier in de tent. Feest aan Soetes molen", in: Het Wekelijks Nieuws, ed. Ieper, 12.09.2008.
"Gediplomeerde molenaars op Soetes Molen", Het Wekelijks Nieuws, 17.07.2009.
ZB, "Oogstfeesten opnieuw een succes", in: Het Wekelijks Nieuws, ed. Ieper, 25.09.2009.
ZB, "Nieuw bloed bij comité Soetes Molen", Krant van West-Vlaanderen, ed. Ieper, 30.04.2010.
ZB, "Druk gevuld programma vol folkloristische accenten. Feest aan Soetesmolen", in: Het Wekelijks Nieuws, ed. Ieper, 10.09.2010.
"André De Campenaere offre des lettres de noblesse au moulin Soete", in: La Voix du Nord, samedi 11.09.2010.
WB, "Simonne Soete (Komen-Ten Brielen). De molen herleeft, en hoé", Het Wekelijks Nieuws, 03.12.2010.
WB, "Simonne Soete is derde Kraklaureaat. "Hoop nooit opgeven", in: Het Wekelijks Nieuws, ed. West, 31.12.2010.
WB, "André De Campenaere (Komen). Folklore rond Soetesmolen", Het Wekelijks Nieuws, 02.12.2011.
WB, "La Palette aan de barbecue", Het Wekelijks Nieuws,  02.09.2011.
Streekbier Baptist, Het Wekelijks Nieuws, 31.08.2012.
"Nood aan nieuw bloed", Het Wekelijks Nieuws, 31.08.2012.
"Feest bij Soetes Molen", Het Wekelijks Nieuws, 30.08.2013.
"Mario Dierynck is de pompoenkampioen", Het Wekelijks Nieuws, 13.09.2013.
Yves Leterme, "Comines: quand les ailes du moulin parlaient...", Nord-Eclair, 19.08.2011.
"Drie dagen feest bij Soetes Molen", Het Wekelijks Nieuws, 05.09.2014.
ZB, "Huldigingen op Soetes Molen", Het Wekelijks Nieuws, 19.09.2014.
ZB, "Dylan Deleye wint Molenknippeling", Het Wekelijks Nieuws, 26.09.2014.
"Drie dagen feest nabij Soetes Molen", Het Wekelijks Nieuws, 04.09.2015.
"Feest nabij Soetes molen", Krant van West-Vlaanderen, ed. Ieper-Poperinge, 02.09.2016.
"Totaalspektakel aan Soetes molen", Het Wekelijks Nieuws Ieper/Poperinge; 08.09.2017.